Tunisie : Les versions du gouvernement sur les événements de Siliana

Une séance de débat avec des membres du gouvernement a été consacrée, vendredi à l’Assemblée nationale constituante, à l’examen de la situation à Siliana, théâtre depuis plusieurs jours de tensions sociales.

Le ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, a passé en revue, à cette occasion, le déroulement des évènements, à Siliana, accusant, à ce propos, des forces politiques ”d’avoir amplifié les incidents et d’en avoir tiré profit”, et évoquant une “instrumentalisation médiatique et partisane des incidents”.

Un conseil ministériel, tenu le 15 septembre dernier, avait été consacré à des projets de développement supplémentaires au profit du gouvernorat de Siliana, a-t-il rappelé, indiquant que le taux de chômage dans cette région est de 15%.

“Un chiffre qui n’est pas à la hauteur de nos ambitions, mais qui est en dessous de la moyenne nationale”, a-t-il dit.

Il a appelé à ouvrir un dialogue avec les différentes parties, y compris avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) en vue de “calmer la situation et d’essayer d’introduire des réformes dans un esprit de responsabilité”.

Le ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, a affirmé que beaucoup d’informations qui circulent sur la situation, à Siliana, “sont fausses”, reconnaissant toutefois que ”huit personnes ont été blessées aux yeux et ont subi des opérations chirurgicales couronnées de succès”.

Il a accusé des élus de l’ANC, qui ont observé une grève de la faim pour demander la libération de détenus de leur région, d’avoir “participé à envenimer la situation”.

Il est nécessaire, a-t-il averti, “de faire respecter la loi, de protéger les lieux publics et les biens privés, et de poursuivre en justice les personnes qui se cachent derrière l’UGTT”.

Le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des Affaires américaines et asiatiques, Hedi Ben Abbes, a évoqué, pour sa part, des “efforts de diplomatie économique” visant à trouver des “canaux de partenariat et d’investissement” en matière de coopération décentralisée.

Mettant en exergue l’image de la Tunisie à l’échelle internationale, il a accusé certaines parties de “fomenter à l’étranger des campagnes de dénigrement du processus démocratique”. De tels agissements, a-t-il poursuivi, “affaiblissent la position tunisienne à l’échelle internationale”.

Di/TAP