Les affrontements ont repris, jeudi après-midi, entre des centaines de manifestants et les forces de sécurité déployées aux alentours du district de la sécurité nationale dans la ville de Siliana, avec l’arrivée de nouveaux renforts dans la ville.
Bombes lacrymogènes contre jets de pierres ont marqué ces affrontements, alors que l’armée tente de séparer les deux parties et de calmer la situation. Auparavant, des militants syndicaux et politiques ainsi que des représentants de la société civile avaient décidé, au cours d’un grand meeting, jeudi matin, devant le siège de l’Union régionale du travail (URT) de Siliana, d’organiser une marche symbolique, vendredi, en direction de Tunis, sur une distance de deux kilomètres.
A travers cette initiative, les organisateurs visent à transmettre un message qui sous-entend qu’on “laisse la ville de Siliana au gouverneur”, en cas de non-satisfaction de leurs revendications. Les demandes des protestataires sont, notamment, l’ouverture d’une enquête autour de ce qu’ils ont qualifié “de dépassements sécuritaires” dans les événements de la région de Siliana, durant les deux derniers jours, la libération des personnes arrêtées, depuis le 26 avril 2011, le départ du gouverneur, ainsi que le droit au développement.
Un accord a été établi, au cours du meeting, pour poursuivre la grève générale ouverte, jusqu’à la satisfaction de toutes les revendications. Le secrétaire général-adjoint de l’URT de Siliana, Ahmed Chafaï, a déclaré à l’envoyé de l’agence TAP, que la région connaît “une grande tension en raison de l’absence de développement et le chômage croissant”.
Il a remarqué que Siliana souffre “de la dégradation de l’infrastructure de base, de l’absence d’investissements, surtout dans le secteur privé, ce qui a fait du secteur public le seul recours pour les chômeurs, surtout les diplômés du supérieur”.
Le responsable syndical a ajouté que la tension vécue par la région “est le résultat de la négligence des revendications des habitants par les autorités régionales et qu’elle n’est pas simplement due à un simple différend entre deux fonctionnaires au siège du gouvernorat, comme ont tente de le faire croire”.
Il a rappelé que “les forces de sécurité continuent de tirer des balles à grenailles pour disperser les protestataires dans les délégations de Kesra et de Sidi Bourouis”.
Des sources sécuritaires ont expliqué que l’usage des balles à grenailles est destiné à empêcher les manifestants de mettre le feu aux postes de police et d’incendier les véhicules des forces de la sécurité.
De son côté, le directeur de l’hôpital régional de Siliana a indiqué à l’envoyé de la TAP que 210 blessés avaient été accueillis à l’hôpital dont deux ont été gardés et 20 autres conduits vers des établissements hospitaliers de Tunis en raison des blessures graves aux yeux, à la suite des tirs de grenailles. Il a souligné que ces blessures risquent de leur faire perdre totalement la vue.
Di/TAP