Siliana : Poursuite des protestations pour la troisième journée

Les protestations des habitants de Siliana se sont poursuivies, jeudi, pour la troisième journée consécutive. La grève générale, entamée depuis jours, se poursuit également dans toute la région, sur fond de revendications économiques et sociales, mais aussi pour réclamer le départ du gouverneur et dénoncer la “poursuite de la politique de marginalisation” .

Des milliers de citoyens se sont rassemblés, jeudi, devant le siège de l’Union régionale du travail (URT), avant d’organiser une marche pacifique qui a parcouru les rues de la ville, scandant des slogans appelant à la réalisation de toutes les revendications et, en premier lieu, le “départ du gouverneur”. La marche à laquelle a participé, notamment, le porte- parole du Front populaire, Hamma Hammami, a, en outre, été marquée par de nouveaux slogans, notamment “Dégage” à l’adresse du gouvernement et l’annonce d’une “nouvelle révolution”.

Les manifestants ont dénoncé “l’usage démesuré de la force contre des citoyens sans défense”, avec les slogans qui défient la violence policière, “Ni grenaille, ni cartouches, à Siliana nous n’avons pas peur”, “le peuple veut une nouvelle révolution”, “la République est tunisienne et le gouvernement est qatari”, en allusion à l’origine des munitions utilisées pour réprimer les manifestants et que la plupart considère “qu’elles proviennent du Qatar”.

Le porte-parole du Front populaire a demandé de traduire en justice “les auteurs de crimes contre les habitants de Siliana et le gouverneur” qu’il considère comme “le premier responsable de la dégradation de la situation dans la région”. Il a ajouté, à ce propos, que la Front populaire réclame non seulement le départ du gouverneur, mais, aussi, la démission du ministre de l’Intérieur”. Hamma Hammami a fait part du “soutien total du Front populaire aux revendications des habitants de Siliana et leur droit à une vie digne et à la liberté”, soulignant que “la politique du bâton ne conduit qu’à un tunnel sans issue”.

Les activités économiques sont quasi-paralysées, dans la ville de Siliana, les établissements publics dont les écoles n’ont pas ouvert leurs portes. Les locaux commerciaux et les espaces publics, pour leur part, sont demeurés clos, à l’exception de l’hôpital régional et du marché hebdomadaire qui s’est installé, à la demande des habitants pour s’approvisionner.

WMC/TAP