Souvent, les femmes dans les quartiers populaires, agressées par l’époux ou les proches, choisissent de se confier aux imams prédicateurs. Un aveu fait par les imams eux-mêmes, lors d’une rencontre, dimanche à Tunis sur la violence à l’égard de la femme. C’est dire combien est important le rôle des hommes religieux dans la lutte contre la maltraitance des femmes, estime la présidente de l’Association « Voix de femmes », Ikram Ben Said. La psychologue et militante de la société civile, Sondès Garbouj, révèle que durant le mois de Ramadan, la violence contre la femme connaît un pic. Et c’est plutôt les femmes non instruites qui en parlent.
La dernière étude réalisée par l’Office national de la famille et de la population montre que 50% des femmes tunisiennes sont exposées à la violence. Un chiffre pouvant atteindre les 75% dans le Nord-ouest du pays.
Mme Garbouj pointe du doigt les programmes de télé réalité diffusés sans modération par les chaînes tunisiennes et qui incitent à la violence contre la femme. Un membre de l’association du dialogue islamo-chrétien, Dr Hmida Ennaifer, considère que la question de battre sa femme dans le Coran « est controversée », mettant en garde contre les fausses interprétations des textes religieux. Il a suggéré d’emprunter les outils de la psychologie et de la sociologie pour mieux comprendre les significations de la loi islamique.
Organisée par l’association « Voix de femmes », en collaboration avec la fondation Friedrich Naumann, la rencontre a réuni des imams prédicateurs de Bab Souika, Bardo, Jebel Jeloud et Béja.
Di/TAP