La ville de Siliana est entrée vendredi en grève générale d’une journée qui a paralysé les activités économiques, sociales et administratives. A l’origine de la grève générale, un mouvement de protestation, lancé il y a deux jours pour réclamer le départ du gouverneur.
La décision de la grève générale à Siliana a été prise jeudi par l’union régionale du travail au cours d’une réunion syndicale élargie.
Des milliers de citoyens se sont rassemblés dès 08h00 du matin devant le siège de l’union régionale du travail, une marche pacifique a été organisée et s’est dirigée vers le gouvernorat pour revendiquer le départ du gouverneur.
Mercredi, la secrétaire générale du syndicat de base des fonctionnaires et des agents du gouvernorat, Samira Ferjaoui, a été agressée et a du être hospitalisée.
D’un autre côté, une commission administrative de l’union régionale du travail s’est réunie l’après midi, sous la présidence de Noureddine Taboubi, secrétaire général adjoint de l’organisation syndicale chargée des structures, afin d’évaluer la situation dans la région et de proposer des solutions pour résoudre cette crise.
Selon le secrétaire général de l’union régionale du travail, Nejib Essebti, l’intervention télévisée du gouverneur au bulletin de 20h, mercredi, sur la chaîne nationale 1 est à l’origine du mouvement de protestation.
Le gouverneur avait nié l’existence d’un mouvement social de protestation dans la région, attribuant les événements de mercredi à un simple différend entre fonctionnaires du gouvernorat qui a été exploité par l’Union régionale du travail.
L’intervention télévisée du gouverneur a provoqué la colère des habitants de la région surtout qu’il avait démenti avoir eu recours à la force contre les sit-inneurs au siège du gouvernorat.
Des affrontements entre les forces de l’ordre et des citoyens s’étaient déroulées jeudi dans différentes artères de la ville.
Le gouverneur de Siliana, Ahmed Zine Mahjoubi, a affirmé jeudi, dans un entretien téléphonique avec l’agence TAP, que le différend entre deux fonctionnaires du gouvernorat “était une simple altercation verbale autour des questions personnelles qui avait été amplifiée avec l’intervention de l’URT”.
Il a indiqué qu’un accord a été établi à l’issue d’une réunion avec des membres du syndicat “pour régler administrativement le problème et convoquer éventuellement le conseil de discipline pour examiner la question”.
Il a ajouté que ”le mouvement de protestation des fonctionnaires et des agents qui a été soutenu par l’union régionale du travail et par certaines personnes ayant des antécédents judiciaires, a pour objectif le départ du gouverneur”. Il a précisé que malgré l’intrusion des protestataires dans son bureau, il n’a pas quitté les lieux. ”Face à cette situation, les forces de l’ordre ont intervenu pour faire évacuer les lieux”, a-t-il poursuivi, soulignant que ”l’intervention s’est déroulée sans violence alors que les négociations ont échoué”.
WMC/TAP