L’association Al Bawsala avec son projet d’observatoire de la Constitution Marsad.tn, ont publié les détails des votes sur l’amendement concernant la parité des membres de la future ISIE, amendement qui a été refusé.
Selon ce document, Lobna Jeribi, députée d’Ettakatol à l’assemblée constituante aurait voté trois fois en faveur de la parité. Une fois pour elle et deux autres fois pour ses collègues, Jalel Bouzid et Noureddine Mrabti.
Prise en flagrant délit de fraude, Lobna Jeribi a présenté ses excuses via son compte Facebook et les chaines de radios :
Je tiens en premier lieu à présenter mes excuses pour l’erreur que j’ai commise hier à l’ANC, lors du vote sur l’article relatif à la parité au sein de l’ISIE. Un politique doit aussi reconnaître ses erreurs et en tirer les enseignements nécessaires pour pouvoir avancer, même si nous sommes peu habitués en Tunisie à voir des politiques présenter leurs excuses.
J’ai voulu aider mes collègues, et c’est parti d’une bonne intention, mais qu’ils soient présents ou absents, demandeurs ou pas du vote, en aucun cas un député ne peut voter par procuration à la place de son ou sa collègue. Je partage aussi mon erreur avec mon collègue Jalel Bouzid qui m’a demandé explicitement d’utiliser son boîtier, enfreignant ainsi tous les deux le Règlement Intérieur, de bonne foi. Quant au vote à la place de mon collègue, la faute m’incombe puisqu’il n’était pas physiquement présent à l’hémicycle au moment du vote, et même s’il avait une forte volonté de voter pour la parité dont nous avons souvent discuté, je n’étais pas en droit de le faire à sa place.
Je tiens à remercier l’association Bawsla pour sa vigilance et le constant souci de transparence auquel elle veille. J’ose espérer qu’aucun dépassement ne sera fait au moment des votes sur la constitution.
Nous apprenons à respecter les règles, même si elles sont injustes des fois, notre règlement intérieur ne prévoit pas de sanctions pour la violence pratiquée entre députés, et c’est une lacune dont j’ai moi même fait les frais au sein de l’ANC, mais je dois également m’y conformer, et respecter ce règlement intérieur, dans son actuel des choses, en attendant une revue complète de ce texte.
Nous bâtissons un état de droit, et nous sommes les premiers responsable de respecter ce que nous institutions.
Encore une fois, j’exprime ici mon profond regret pour cette erreur. »
Sur sa page Facebook, Karima Souid, députée d’Ettakatol riposte :
Chère collègue, nous faisons tous des erreurs. Je suis dans le regret de te dire qu’il y a erreur et faute impardonnable. En t’écoutant dans les medias te justifier, j’ai comme le sentiment que tu es en train de nous mêler tous a ton infraction, infraction à l’article 94 du Règlement Intérieur de l ANC. Je souhaiterai te dire à travers ce post, que la politique c’est d’abord une éthique et une morale. J’ajouterai également que tu as prêté serment sur un livre sacré qui est le Coran. Quand on a fait une faute, on l’assume et je ne veux en aucun cas être mêlée à cette tricherie. Je te prie donc de ne plus utiliser le “on” ou le “e7na kena noueb ” et de cesser de nous donner des leçons (via ton Facebook et ton interview sur Mosaïque). Le courage c’est aussi d assumer seule ses fautes. L’humilité aussi, la dignité aussi.
Après un an à l’Assemblée Nationale Constituante, il n’est pas admissible de se comporter ainsi alors que cette question de tricherie sur les votes à été pratiquée et condamnée. Pour finir, je m excuse pour ma franchise mais c’est l’image de l’ensemble des députés que je veux ici encore préserver. Merci !