Après la décote de 2 crans de la notation de la dette à Long terme et avec un système bancaire tunisien jugé à risque élevé, la situation est très grave. Il faut tirer plus qu’une sonnette d’alarme parce que la descente à l’enfer pourra se déclencher à n’importe quel instant.
Cette situation se traduira par:
– pour l’Etat et les banques, un problème au niveau de la levée des fonds, un enchérisse-ment du coût du crédit;
– pour les autres acteurs, au niveau des crédits d’investissement: les ressources de la banque deviennent plus chères et ainsi les crédits octroyés deviennent plus chers, un enchérissement des coûts du crédit pour les lignes de crédits (avec une commission de change qui devient plus élevée), les crédits fournisseurs de l’étranger deviennent plus chers parce que le coût de la garantie devient plus cher (il y a des organismes tels que COFACE en France ou SACCE en Italie pour garantir ces crédits fournisseurs et vu le risque pays et risque banque, ils exigeront des primes plus élevé pour nous cautionner).
Au niveau des opérations courantes et dans le cadre des opérations du commerce international: on exigera des règlements plus sécurisés à savoir des CREDOC voir des CREDOC confirmé donc un coût plus élevé et on pourra même exiger des paiements 100% par avance: la réglementation ne le permet pas et généralement la trésorerie de nos sociétés ne peuvent pas se permettre un tel luxe.
Conséquence : nos investissements coûteront plus cher ainsi que nos produits et conjugué à un risque de dévaluation fort probable pour encourager nos exports, à court terme on risque d’aggraver la situation à moyen terme.
La reprise de la croissance risque fort probable d’être hypothéquée donc il faut plus qu’une sonnette d’alarme, il faut une mobilisation immédiate de tous les pouvoirs.
Réaction à l’article : Notation: Le secteur bancaire tunisien est à «risque très élevé», selon S&P