Enseignement : ISEAH de Tozeur lance un cri d’alarme

Des informations accompagnées d’une vidéo circulent sur le réseau social Facebook, renvoyant l’écho d’une crise qui remue une institution universitaire à Tozeur, crise qui n’a pu être résolue à l’intérieur de l’enceinte de cette institution puisque certains ont décidé d’y mêler le grand public des internautes tunisiens.

Une source informée mais qui a préféré garder l’anonymat nous explique que l’Institut supérieur des études appliquées en humanités (ISEAH) n’a point de local indépendant, et que c’est l’ISET qui l’accueille. Or, cette dernière n’est plus aussi généreuse pour ses salles, ce qui a créé une crise concernant le nombre de salles de classes disponibles.

Le directeur qui bénéficiait d’un logement au sein de l’ISET fut aussi délogé. Jusqu’ici nous avons affaire à une situation normale que connaissent plusieurs institutions universitaires: certains louent des locaux, d’autres en empruntent à des institutions sœurs, et il y en a qui sont subdivisés en annexes à distances parfois incroyables.

Mais ce qui accentue le problème, c’est le nouveau logis du chef de l’établissement. Alors que normalement il bénéficie d’une prime de logement, ce dernier s’est installé dans le local réservé à l’administration, obligeant cette dernière à se déplacer dans une grande salle, ce qui, loin d’aider à régler le problème des salles dont souffre déjà l’institut, l’aggrave encore plus. Tout le monde étant à l’étroit dans ce local, ce sont les fournitures et meubles qui en payent le prix: tassés n’importe comment ou laissés dans les coins des couloirs, poussière, soleil, vent et pluie se chargent de les détruire sans que personne n’en profite. Du moins, c’est qu’on peut voir sur la vidéo diffusée sur Facebook à ce sujet. Même la bibliothèque sert de dépôt pour une dizaine de tables poussiéreuses mises les unes sur les autres.

D’après le texte accompagnant la vidéo citée plus-haut, les agents administratifs ne sont point enchantés de cette situation de proximité avec l’intimité de leur supérieur direct, puisque des descriptions de l’intérieur de son logement ou de ce qu’il y a laissé comme affaires personnelles sont rendues publiques. Ces histoires peuvent parfois être gênantes.

Les informations partagées dénoncent aussi la situation désastreuse de cette institution, sans prendre aucun parti ou prendre ces informations pour argent comptant, nous nous contentons de les résumer fidèlement à ce qui a été publié: des climatiseurs non-conformes -car ramenés illégalement d’Algérie et pourtant une institution publique les installe-; l’utilisation de la voiture de l’institut pour des besoins personnels du directeur, allant jusqu’à des voyages vers la ville où il habite; des absences s’étalant presque à une moitié de la semaine ouvrable, du jeudi après-midi au lundi; l’installation du chef de l’établissement en pleine administration qui bloque jusqu’à la réparation de la connexion Internet car les réparateurs doivent passer par sa chambre… pour ne prendre que ces exemples.

D’autres détails sont donnés pour dénoncer la gérance de l’institut et montre que beaucoup en sont insatisfaits. Le volet pédagogique est touché, et c’est peut-être ce qui est le plus sensible: des matières sans enseignants, et un manque de coordination faisant que certaines matières sont répétées. Est-ce vrai? Seuls des étudiants ou des enseignants pourraient le confirmer ou l’infirmer, mais c’est grave si c’est vrai.

Qu’il s’agisse de simples commérages ou de dépassements non contrôlés, un problème existe et les autorités de tutelle devraient jeter un coup d’œil sur cette institution universitaire pour déblayer la vérité et corriger la situation si elle est tellement désespérée. Quelques enseignants menaçant d’entrer dans une grève de la faim à cause des mutations, dossier apparemment non clair dans cette institution, peuvent aggraver encore la donne.

Ce qui est sûr, c’est que le recours à Facebook dans de telles situations traduit un manque de communication entre les chefs de l’établissement et ceux qui y travaillent. Bref, une crise.

Israâ Dakhlawi

Lire aussi:
Oman recrute des professeurs
Tunisie: Les professeurs en grève générale
Tunisie – 9ème année de Base: Les élèves brillants peuvent s’inscrire aux lycées