Béja : Les incendies répétés en 2012 entravent l’opération de reboisement

Un programme exceptionnel de reboisement a été mis en place à Béja pour la saison 2012-2013. Quelque 1550 hectares seront ainsi plantés, moyennant une enveloppe de 3,5 millions de dinars contre 657 ha en 2011. Ce programme s’inscrit dans le cadre du programme national de reboisement et du projet tuniso-japonais pour le développement des zones forestières.

Le commissaire régional de l’agriculture de Béja, Habib Balti a affirmé à la correspondante de l’agence TAP dans la région, que ce programme exceptionnel a été mis en place après les nombreux incendies enregistrés et les dégâts qu’ils ont causés, précisant que 26 incendies ont ravagés 414 ha des forêts à Béja.

Selon le responsable, les superficies programmées pour le reboisement sont estimées à trois fois la superficie des forêts endommagées, mais qu’il faut attendre plus de 50 ans pour que la région retrouve son paysage forestier. il a lancé un appel à la population rurale et la société civile pour protéger le patrimoine forestier.

Conformément aux critères internationaux, les incendies sont un phénomène naturel et normal à condition que la superficie endommagée ne dépasse pas un ha par an. La Tunisie ne répond pas à ces critères faute de moyens et de stratégies de développement dans le secteur forestier.

Le ministère de l’agriculture a tiré la sonnette d’alarme afin de sauver le patrimoine forestier et maintenir les équilibres environnementaux surtout que 158 incendies se sont déclarés entre le 1er mai et le 25 juillet 2012 causant la destruction de 287 ha d’arbres forestiers et de larges superficies forestières contre 77 incendies en 2011 et 140 incendies de forêts au cours de la dernière décennie.

La majorité des incendies au cours de 2012 sont d’origine criminelles et les indices ne trompent pas. Parmi les indices concrets le déclenchement des incendies au même moment à Zeldo, à Jbal Ain Youness ( Testour), et à Jbal Khachrem (Teboursek) le 6 août, détruisant près de 200 ha outre la déclaration d’incendies pendant la nuit à l’instar de celui de Nefza, le 4 novembre 2012.

Un des agriculteurs de Béja-nord a affirmé à la correspondante de l’agence TAP dans la région, que des citoyens détiennent les preuves accusant les responsables de ces incendies mais ils refusent de témoigner par peur de représailles.

Le potentiel limité des services de la protection civile entrave le processus de lutte contre les incendies. La concomitance du déclenchement de ces incendies rend particulièrement difficile les interventions des services de la protection civile et de l’armée nationale.

Le directeur régional de la protection civile de Béja, Riadh Zoghlami, a précisé dans une déclaration à la correspondante de l’agence TAP dans la région, que les unités de la protection civile ont, parfois, effectué 20 sorties par jour au cours de l’été 2012.

Environ 60 pc des causes des incendies restent, toutefois, inconnues. Parmi ces causes, figurent les facteurs climatiques, d’autres suite à des actes involontaires de citoyens, d’autres sont, par contre, volontaires.

Les forêts de la région de Béja jouent un rôle économique, environnemental et social vital, compte tenu de l’importance de leur superficie, qui s’étale sur 106 mille ha et représente 30 pc de la superficie de la région.

Les forêts emploient près de 1200 ouvriers permanents et 800 travailleurs occasionnels et produisent près d’un million et cent mille arbres destinés à des fins économiques, outre leur rôle dans le maintien de l’équilibre environnemental et l’appui aux activités économiques de 34 mille habitants des zones forestières.

WMC/TAP