Ben Ali a collaboré avec le Mossad selon le mouvement WAFA

Le secrétaire général du Mouvement WAFA Abderraouf Ayadi a annoncé, lundi, que son parti a déposé une plainte devant la justice tunisienne contre Israël et “toutes les parties impliquées” dans l’assassinat du leader palestinien Khalil Al-Wazir (Abou Jihad), abattu à Tunis en 1988. Cette initiative, a expliqué M. Ayedi lors d’une conférence de presse, part de deux motivations majeures qui sont “le soutien du Mouvement WAFA à la cause palestinienne et le souci de défendre les intérêts de la Tunisie”.

Elle s’inscrit également, a-t-il indiqué, dans le droit fil des objectifs de la révolution qui exige d’établir la vérité et de juger les crimes et abus passés ainsi que d'”informer le peuple sur les véritables liens qu’entretenait l’ancien régime avec l’entité sioniste”.

Il a dans ce sens rappelé les déclarations de l’officier de police Samir Fériani sur la destruction d’une partie des archives des services de sécurité relatifs à l’OLP et au Moyen-Orient “et qui lui ont valu d’être traduit devant la justice militaire”, a considéré M. Ayadi.

Pour Selim Boukhdhir, membre du bureau politique et responsable presse du Mouvement WAFA, “l’assassinat d’Abou Jihad a été la consécration des relations de l’ancien régime avec le Mossad (services secrets israéliens)”. “Rien ne prouve que ces relations sont terminées”, a-t-il encore lancé. Et M. Boukhdhir d’ajouter “l’assassinat d’Abou Jihad n’est pas la seule affaire, plusieurs autres dossiers prouvant l’implication de l’ancien régime avec Israël existent et peuvent être dévoilés grâce aux archives du ministère de l’Intérieur”. Abdelmajid Abdelli, membre du bureau politique de WAFA et avocat qui a instruit le dossier juridique, a expliqué que la justice tunisienne est la partie compétente étant donné que les conditions légales ne sont pas réunies pour porter l’affaire devant le Tribunal Pénal International et la Cour Pénale Internationale.

“La justice tunisienne pourra ultérieurement demander que les responsables du crime soient livrés par le biais d’Interpol”, a-t-il précisé, affirmant que “l’Etat tunisien peut également recourir à l’Organisation des Nations Unies après la revendication par Israël de l’assassinat d’Abou Jihad”.

Le quotidien israélien Yediot Aharonot a révélé, la semaine écoulée, l’identité et la photo du chef du commando qui a assassiné Khalil Al-Wazir ainsi qu’un récit détaillé de l’opération menée par une unité du Mossad. Abattu dans la nuit du 15 au 16 avril 1988 à son domicile à Sidi Bou Said, Abou Jihad était l’un des fondateurs et le chef de l’aile militaire du Fatah, et le numéro deux de l’OLP après le leader disparu Yasser Arafat.

WMC/TAP

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