Des dizaines d’activistes des ligues régionales et comités locaux de protection de la révolution ont organisé, mardi matin, un rassemblement de protestation sur l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, avant de se diriger vers l’Assemblée Constituante (ANC) au Bardo pour revendiquer le “soutien de la légitimité”.
Ali Trabelsi, membre de la ligue nationale de protection de la révolution a déclaré à l’agence TAP que ce rassemblement vise à “contrôler” le Mouvement Nidaa Tounes qu’il a qualifié de “parti molotov”.
“L’organisation qui doit être dissoute c’est bien Nidaa Tounes“, a-t-il lancé, accusant le parti d’avoir été “pris en flagrant délit de violence à Tataouine, en faisant usage, a-t-il dit, de cocktails molotov et de sabres contre les participants à une manifestation pacifique, appelant à l’épuration de l’administration des symboles de la corruption”.
Réagissant aux récents appels à la dissolution des ligues de protection de la révolution, Ali Trabelsi a affirmé que son organisation “engagera des avocats pour assurer sa défense”. Brahim Khalaf, membre du comité de protection de la révolution à Kairoun, a indiqué que les membres de la ligue ont décidé d’observer un sit-in ouvert devant l’Assemblée Constituante, après l’aïd Al-Idha, pour exiger l’application de la loi sur l’exclusion des constitutionnels démocrates (RCDistes) de la vie politique. “Le sit-in ne sera levé que si l’article de loi est voté lors d’une séance publique de l’ANC”, a-t-il prévenu.
A l’opposé, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le ministère de l’Intérieur, brandissant des slogans condamnant “la violence exercée contre les militants et opposants au gouvernement”.
Le Mouvement Nidaa Tounes, le parti Al Massar (voie démocratique et sociale) et le Parti Républicain avaient organisé, lundi, une manifestation pacifique, à Tunis, pour dénoncer la violence politique. Le coordinateur de Nidaa Tounes et président de l’URAP à Tatatouine, Lotfi Naqdh, a trouvé la mort, jeudi 18 octobre, lors des affrontements survenus à l’occasion d’une manifestation organisée par le comité de protection de la révolution dans la région.
Nidaa Tounes a dénoncé un assassinat politique et affirmé que la victime est morte lynchée. Suite à ces événements, des constituants, des partis politiques et des défenseurs des droits de l’Homme ont appelé à la dissolution des comités de protection de la révolution, argumentant qu’ils “appellent à la violence et l’exercent” et que leur existence est aujourd’hui injustifiée après le retour des institutions de l’Etat.
WMC/TAP
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