«Le prix du mouton est élevé cette année, sachant que celui de taille moyenne coûte entre 300 et 450 dinars pour varier entre 500 et 700 dinars lorsqu’il s’agit d’un gros mouton», a affirmé M. Ahmed Ben Aissa, présent au point de vente des moutons de sacrifice à El Ouardia. L’année écoulée ces prix variaient respectivement entre 200 et 350 dinars et entre 350 et 500 dinars.
Pour Ben Aissa, proche de la cinquantaine, qui regardait assis sur un rocher, le troupeau pas loin, «l’achat d’un agneau de plus de 250 dinars risque d’entamer le budget de la famille et ses économies, si elle en a ».
La hausse continue des prix est de nature à l’inciter à se contenter de quelques kilos de viande ou attendre l’aumône provenant de certaines associations caritatives qui viennent en aide aux pauvres, a-t-il ajouté.
A quelques jours de l’Aid El Idha, prévu vendredi 26 octobre, les prix des moutons connaissent une hausse vertigineuse ce qui provoque aussi bien le grognement des citoyens que les lamentations des commerçants en raison de la faiblesse des ventes.
Pour faire face à une telle situation, Neji Hammami, qui cherchait à dénicher un mouton au point de vente d’El Mourouj, a eu recours à un crédit qu’il sera appelé à rembourser, tout au long de l’année, ce qui ne manquera pas d’avoir un impact sur le budget de la famille. « Je n’ai pas le choix », a-t-il dit, réclamant avec impatience la création de banques qui accordent des crédits sans intérêts pour les fêtes.
Une bonne frange de la population tunisienne recourt à l’endettement pour l’achat du mouton de l’Aid pour l’accomplissement du sacrifice qui est une “sunna confirmée”. A Ben Arous, plus précisément à Bir El Kassaa, un commerçant de moutons a estimé, pour sa part, que les prix des bêtes de sacrifices pratiqués, cette année, sont «raisonnables».
Il a fait savoir que les commerçants de moutons ne réalisent pas de gros profits et ce, compte tenu du coût élevé de l’élevage du mouton, notamment son engraissement (pendant plus de 8 mois) en ayant recours aux fourrages concentrés dont “les prix sont exhorbitants”.
«La hausse des prix de fourrages, tous types confondus, constitue la principale cause de la flambée des prix des moutons constatée cette année », a encore ajouté le vendeur qui a requis l’anonymat. Le prix du sac de son (50 kg) peut atteindre 21 dinars et celui du sac des fourrages destinés à l’engraissement (50 kg) varie entre 35 et 45 dinars, a-t-il précisé.
Un mouton consomme en moyenne et par jour, 1 kg de fourrage (orge, son fourrages concentrés…) selon les experts. En ce qui concerne les efforts déployés par le gouvernement en vue de fixer les prix des moutons au kilogramme, le commerçant a indiqué que « l’agriculteur ne s’engage pas à respecter ces décisions car il est tenu de recouvrir ses dépenses ». Un autre commerçant, Othman Saidi, a affirmé que les prix de vente des bêtes de sacrifice sont acceptables comparés aux frais supportés par l’agriculteur pour l’engraissement des moutons durant des mois avant l’avènement de l’Aid El Idha. Il s’est plaint de la faible affluence des tunisiens pour l’achat, cette année, des bêtes de sacrifice par rapport aux années précédentes.
WMC/TAP
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