Dans un communiqué rendu public, ce samedi 20 novembre, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens a annoncé qu’il poursuivra en justice l’élue de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Halima Kanni.Le SNJT insiste par ailleurs sur son droit de réponse afin de lever le voile sur les intentions de certains partis politiques qui essayent par tous les moyens de terroriser les journalistes.
Le SNJT avait exprimé son étonnement face à ce qu’il a qualifié d'”insolence” de la part de la Constituante Halima Konni (Mouvement Ennahdha) à l’égard du syndicat, des journalistes et des communicateurs, et à sa “propagation d’un ensemble de tromperies”, au cours de la séance plénière des questions du gouvernement provisoire, tenue samedi, au siège de l’Assemblée nationale constituante (ANC).
Le syndicat affirme son refus catégorique de “telles accusations dangereuses” et dénonce “l’atteinte au militantisme du Syndicat et des journalistes tunisiens”, précise le communiqué, exigeant des excuses de l’ANC aux journalistes et à leur syndicat, et la sanction de la Constituante pour “sa vile agression verbale”.
Il impute, par ailleurs, au Mouvement Ennahdha l’entière responsabilité de “telles déclarations irresponsables” et qui s’inscrivent, selon le même communiqué, dans le cadre “d’une campagne tendancieuse qui vise les journalistes et tend à tourner l’opinion publique contre eux”.
Il convient de rappeler que la constituante Halima Konni avait considéré la visite effectuée par l’ambassadeur de France à Tunis au siège du SNJT comme étant “une ingérence flagrante dans les affaires internes de la Tunisie et une illustration de la pensée coloniale de l’ambassadeur et de tous ceux qui oeuvrent à servir les intérêts de la France en Tunisie”, selon son expression. La constituante a également ajouté que le SNJT a “perdu sa crédibilité”, accusant ce qu’elle a qualifié de “journalistes de Ben Ali” d’appuyer la contre-révolution et d’oeuvrer à ramener Ben Ali et tous ceux qui ont bafoué le droit du peuple.
Au terme de cette intervention, les journalistes présents se sont retirés, en signe de protestation contre ces accusations.