Les dirigeants de l’UGTT, des partis politiques, en particulier Nidaa Tounès, et ceux qui, à tort et à travers, on nomme personnalités, ne sont pas les remparts devant l’islamisation rampante de la Tunisie par Ghannouchi.
Ils sont la brèche par où il s’est infiltré, pour la transformer en faille : prendre progressivement, comme il l’a mainte fois expliqué, le pouvoir, tout le pouvoir. Il est naturel que ces dirigeants, ces cailloux qui s’interposent sur son chemin, deviennent sa cible désignée.
La Tunisie tunisienne refuse de revêtir la chemise de force de l’identité arabo-musulmane, et lutte contre l’Etat théocratique ou semi religieux, ce dernier construit par Bourguiba il y a un demi-siècle pour ressouder, contre les convoitises des uns et des autres, un peuple fait alors de nomades, de paysans, de latifundistes et de petits artisans.
La Tunisie tunisienne aujourd’hui sait que l’arabité est inventée par des tyrans venus d’outremer et que la foi en Allah et son Prophète ne peut en aucune manière s’opposer à l’affirmation des principes naturels des libertés individuelles, de l’égalité absolue des citoyens devant la loi, une loi non discrétionnaire quelle que soit la majorité qui la conçoit, de l’Etat de droit universel, de la République une et indivisible et indépendante dans la juste interdépendance des Etats.
La Tunisie tunisienne a besoin de paix, de travail, de pain, de solidarité, et de progrès qu’assure en permanence la culture, et non pas un quelconque deus ex machina.
La Tunisie tunisienne, la Tunisie de tous et non d’exploiteurs signataires d’un consensus entre eux, quelle que soit leur nombre, quel que soit leur discours, préparé par des mains habiles instruites par l’étranger, la Tunisie tunisienne de tous sera au rendez-vous du 23 octobre à l’ANC, date de fin location provisoire contractuelle.
C’est là que chacun pourra présenter sa propre feuille de route. C’est là et seulement là que sera, que devra être comblé rapidement le vide politique et mettre fin aux usurpations comme aux violences, sous la vigilance de notre armée républicaine. C’est là que sera désigné un Comité civil de salut public, avec les pleins pouvoirs, provisoirement, le temps de réécrire le texte de notre Constitution et de préparer de vraies élections politiques « libres, transparentes, et honnêtes ».
Commentaire de Touhami Garnaoui à l’article Tunisie – Politique : « L’avant projet de constitution est loin de nos aspirations » (UGTT)