Mouvement de protestation des professeurs universitaires devant le ministère de tutelle

Plusieurs professeurs universitaires ont observé, vendredi, un mouvement de protestation devant le ministère de tutelle à Tunis, exprimant leur refus catégorique des violences qui ont ciblé, ces derniers jours, les établissements universitaires.

Les protestataires ont scandé des slogans bannissant la violence et appelant au dialogue et à l’indépendance des universités. Le secrétaire général de la fédération générale de l’enseignement supérieur, Houcine Boujarra a indiqué à la TAP que ce mouvement est un message aux autorités sécuritaires, pour qu’elles assument leur rôle dans la protection des établissements universitaires.

« les forces de l’ordre ne sont pas intervenues à la faculté de Jendouba, malgré les appels incessants du doyen et des membres du conseil scientifique qui ont été verbalement agressés et enfermés par un groupe d’étudiants.

Le syndicaliste a demandé du ministère de l’enseignement supérieur de présenter des propositions urgentes à même de mettre fin à cette spirale de violence dans les universités. Il a déploré la passivité du ministère face aux récents évènements survenus dans les deux facultés.

Le secrétaire général du syndicat de base de la faculté des sciences juridiques, économiques et de gestion, Baccar Ghrib a mis l’accent sur l’importance pour l’exécutif de prendre connaissance de la réalité sécuritaire « précaire » dans l’université tunisienne . Il a appelé à l’importance de rassurer les enseignants, les étudiants et le personnel administratif et à les soutenir dans leurs efforts de lutte contre la violence en milieu universitaire.

Ghrib a affirmé que l’ensemble de la famille universitaire refuse le retour de la police universitaire dont le rôle s’est confiné sous l’ancien régime au contrôle et à la répression des opposants et des syndicalistes.

Il a par contre suggéré l’installation d’une garde spéciale pour les universités. De son coté, le chef de cabinet du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Sofiane Mansouri, a assuré que le département adhère à la position des universitaires qui rejettent la violence et appellent à la protection de l’établissement universitaire des intrus.

Il a affirmé la disposition du ministère à ouvrir un dialogue fructueux avec toutes les parties concernées pour parvenir à des solutions pratiques. Le responsable a appelé les structures administratives dans les universités à appliquer la loi contre toute personne impliquée dans des actes de violence.

Il a rappelé que le ministère est contre le retour de la police universitaire dans son ancienne conception. Le département avaient demandé du ministère de l’intérieur de protéger l’environnement des universités par le déploiement de patrouilles régulières, a-t-il ajouté. Pour rappel, la faculté 9 avril est fermée pour trois jour depuis jeudi, suite aux accrochages qui ont éclaté entre des membres de l’union générale des étudiants de Tunisie et l’union générale tunisienne des étudiants. Pareil pour la faculté de Jendouba qui a fermé ses portes pendant la journée du lundi 1er octobre, après un cycle de violences ciblant ses ressources humaines et son infrastructure.

WMC/TAP