Dar Ellama ou “La maison de rencontre”, une des unités de vie privées pour personnes âgées, ouverte depuis 2006 au Bardo. Ses pensionnaires viennent de divers horizons, ils n’ont pas le même passé mais partagent le même présent…
L’idée pour l’équipe de Dar Ellama est de réunir les attributs d’une vie, le plus proche possible du milieu naturel. “Quant ils sont bien dans leur élément, nos seniors là où ils se trouvent peuvent bien nous servir par leurs vécus et leurs expériences pleines d’enseignements”, a relevé la directrice, Leila Khlifi avec beaucoup de respect. “la prise en charge des personnes âgées comme celle des enfants est une grande responsabilité”.
L’engagement dans cette vocation, doit se faire par choix et non par contrainte”, a-t-elle soutenu. L’institution accueille 14 personnes qui ne sont pas tous sans soutien familial. “Devant l’incapacité de prendre en charge un parent atteint d’une ou de plusieurs maladies de la vieillesse, l’alzheimer, notamment, certaines familles font appel à ces centres”, explique-t- elle. Les frais de prise en charge varient entre 15 et 25 dinars par mois, selon l’état de santé du pensionnaire et ses besoins en soin. L’équipe est composée d’auxiliaires de vie, d’infirmiers et d’aides infirmiers.
La directrice ambitionne de développer ce projet pilote qui compte déjà une section à Khaznadar à Tunis. Les centres de prise en charge des personnes âgées demeurent la meilleure alternative, l’expérience du placement familial ayant eu un faible écho auprès des familles tunisiennes malgré les incitations accordées par l’Etat, selon certains sociologues de centres pour personnes sans soutien familial. Ferjania, octogénaire ne regrette plus d’être là. Les enfants que son mari a eu d’un premier mariage l’avaient placée, malgré elle, dans cet établissement. “Je ne me sens pas de trop.
Ici je partage la même vie avec des gens dans la même situation que moi”. Cheikh Kilani a débarqué dans ce centre après avoir été chassé de la maison par sa femme. “je n’ai pas à me plaindre mais beaucoup de gens vivent dans des conditions meilleures”, a-t-il lancé, l’air affligé.
Comme s’il voulait insinuer que rien ne remplace la chaleur de la vie familiale. La législation (loi n°114 de 1994 datant du 31 octobre 1994 et du décret n°1630 en date du 12 juillet 2004) accorde aux promoteurs plusieurs incitations pour les encourager à investir dans ce secteur. Depuis, plusieurs établissements privés ont vu le jour à l’instar de la résidence “Les Jasmins” à Mutuelle ville, le club de jour “Nourani” à Moknine dans la gouvernorat de Monastir, en plus de 13 sociétés de services destinées aux personnes âgées.
A L’occasion de la journée internationale des personnes âgées, célébrée le 1er octobre de chaque année, le ministère des affaires de la femme a prévu plusieurs campagnes de sensibilisation, en collaboration avec d’autres départements et associations actives dans ce domaine. Une conférence sur le volontariat après la retraite est programmée pour le jeudi 4 octobre à Tunis.
Des consultations gratuites à domicile et dans les centres de la santé de base sont fournies aux personnes de troisième âge. Le slogan de la journée est prêté d’un proverbe tunisien qui considère qu’une famille sans une personne âgée est comparable à une ferme sans puits (Dar bla kbir kif sania bla bir).
WMC/TAP