Le directeur général de l’Institut National de la Statistique (INS) Jaleleddine Ben Rejeb a réfuté, jeudi, lors d’une conférence de presse, à Tunis, toute tentative de manipulation des indicateurs relatifs au taux de la pauvreté en Tunisie en 2010″.
Selon les données présentées, le taux de pauvreté est passé de 23,3 % en 2005 à 15,5% en 2010, soit une réduction du nombre des pauvres d’un tiers. Une telle baisse a suscité les interrogations de plusieurs experts sur la pertinence de la méthode utilisée dans ce domaine. M. Ben Rejeb a expliqué cette baisse par l’amélioration du niveau de vie des ménages tunisiens durant cette période.
IL a rappelé que l’INS a entamé, depuis la fin de 2011, en partenariat avec la Banque Africaine de Développement et la Banque Mondiale ainsi qu’un groupe d’universitaires tunisiens, une révision globale des méthodes adoptées pour l’évaluation du taux de la pauvreté en Tunisie de manière à être au diapason des normes internationales en vigueur.
La BAD a, de son côté, expliqué dans un communiqué, publié aujourd’hui, que « les taux de pauvreté annoncés, même s’ils traduisent une baisse de la pauvreté, au cours de la précédente décennie, indiquent clairement que ce taux reste relativement élevé. 1,6 million de Tunisiens seraient donc concernés par ce phénomène» selon la Banque. Pour cette institution, « au-delà des taux de pauvreté, les résultats produits par l’INS montrent bien que les inégalités inter-régionales se sont accrues avec des sentiments de polarisation forts au sein de la population pauvre ». La BAD rappelle, toujours dans son communiqué, que « le processus large de consultation, l’implication d’experts nationaux et internationaux et l’extraordinaire attention accordée par l’institution au traitement des données, en utilisant les méthodologies les plus à la pointe, ne permettent plus de remettre en cause la qualité de la pertinence des taux de pauvreté annoncés ».