Une constituante et un avocat ont critiqué mardi “la lenteur” dans l’enquête judiciaire suite à deux plaintes déposées contre le ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, et plusieurs responsables de la sûreté nationale par deux manifestantes qui affirment avoir subi des agressions le 9 avril 2012 lors de la dispersion d’une manifestation non autorisée.
Les deux procès sont portés devant la justice militaire et la justice civile et n’ont enregistré aucun avancement, a indiqué l’avocat Mohamed Ali Ghrib lors d’une conférence de presse tenue mardi au siège du parti de “La voie démocratique et sociale”.
L’élue à l’Assemblée nationale constituante (ANC) Nadia Chaabane, membre de la commission d’enquête sur les incidents du 9 avril 2012, a indiqué que la lenteur dans le travail de la commission est due au calendrier chargé des commissions constitutives mais également au doute du parti Ennahdha qui préside la commission d’enquête de l’impartialité des organisations de la société civile et en particulier de la Ligue tunisienne des droits de l’homme dans cette affaire.
La commission spéciale d’enquête sur les incidents du 9 avril 2012 au sein de l’ANC a appelé, mardi, dans un communiqué les témoins oculaires de ces incidents, les associations et les organismes ayant mené leurs propres enquêtes à ce sujet, et tous ceux qui possèdent des documents relatifs à ces évènements de lui communiquer « tout ce qui est en mesure de l’aider dans son travail ». Composée de 22 membres, cette commission avait été mise en place le 1er mai 2012 suite à l’indignation qu’avait suscitée la répression d’une manifestation non autorisée à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, le 9 avril 2012.