Des milliers de personnes manifestaient vendredi, place de la Kasbah à Tunis, à l’appel de la “oordination nationale pour la mise en uvre de l’amnistie générale”, et des activistes de la campagne “Ekbess” Grouille-toi !), mouvement informel proche du parti islamiste Ennahdha.Les manifestants ont appelé le gouvernement à “assainir” le pays des partisans de l’ancien régime, à accélérer le jugement des “corruptions”, et à activer la mise en uvre de la loi sur l’amnistie générale.
Plusieurs responsables du parti Ennahdha et représentants d’associations réputées proches de lui étaient présents au rassemblement. Le président de l’association “Al Karama (dignité) pour le prisonnier politique” a indiqué à l’agence TAP que la coordination a appelé à ce rassemblement pour demander essentiellement l’activation de l’amnistie générale.
Il a exhorté le gouvernement à “accélérer l’ouverture des dossiers de corruption” et à s’opposer aux “forces contre- révolutionnaires”.
Le président du “Réseau tunisien de justice transitionnelle” Mohammed Gharbi a critiqué pour sa part le “laxisme du gouvernement dans la réalisation des objectifs de la révolution”, l’appelant à activer le processus de la justice transitionnelle ou à “laisser la place aux plus compétents”.
“Cette manifestation n’est pas pour soutenir le gouvernement, mais pour protester contre lui”, a-t-il clamé.
Le coordinateur de la campagne “Ekbess” Houssem Eddine Trabelsi a expliqué que cette action vise “à répondre aux objectifs de la révolution”, appelant au jugement “des corrompus”, à l’exclusion des anciens du Rassemblement constitutionnel démocratique et à l'”assainissement” de tous les secteurs “afin d’empêcher tout retour de l’autoritarisme”.
Soulignant la mobilisation de ses troupes, il a indiqué que d’autres rassemblements seront organisés à l’initiative de cette campagne, notamment devant l’Assemblée nationale constituante.
Derrière cette campagne, a-t-il confessé, “il y a des jeunes partisans ou sympathisants du mouvement Ennahdha, qui ont toutefois leurs propres visions des choses”. Le président du Mouvement « wafa » Abderraouf Ayadi a fait savoir que son parti soutient toute action visant à activer le jugement des partisans de l’ancien régime de Ben Ali.
Les manifestants se sont dispersés dans le calme après avoir accompli la prière du vendredi sur place, sous le regard des forces de l’ordre et de la protection civile.
WMC/TAP
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