D’abord, je dirais qu’il n’est pas nécessaire que la BCT suive obligatoirement le niveau du taux sur le marché de l’argent à court terme (marché monétaire ).
Bien au contraire, avec le taux de ses appels d’offres hebdomadaires (procédure d’allocation de montants importants de liquidité ou inversement) et le taux de ses injections à 24 heures, elle peut contrecarrer l’évolution du taux sur le marché si nécessaire.
Secundo, il y a lieu de tenir compte du taux de rémunération de l’épargne qui, avec l’évolution à la hausse de l’inflation, devient négatif et n’encourage plus les épargnants.
Tertio, je dis que la BCT est entre le marteau et l’enclume. Aider les entreprises à démarrer enfin en soutenant les banques dont certaines, plus que d’autres, ont des créances accrochées qui pèsent, plus que d’autres, sur leur trésorerie faute d’une recapitalisation qui tarde à se faire et la contrainte statutaire qui oblige l’Institut d’Émission à combattre l’Inflation.
De ce point de vue, le relèvement du taux des appels d’offres (taux Directeur) de 0,25 point est peu vu le niveau de l’inflation.
Notre problème est que dans cette situation difficile où l’économie tarde à reprendre, la gestion monétaire de la situation n’est pas la seule à la débloquer. Il faut un consensus national pour faire redémarrer notre économie sur la base d’un agenda politique et économique clair qui ramène la confiance.
Commentaire de El Khlifi Mokhtar à l’article : Tunisie : Taux d’intérêt directeur de la BCT… Portée d’une augmentation