Néjiba Hamrouni, présidente du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), a dénoncé ce qu’elle qualifie de “double langage” adopté par le gouvernement à l’égard des médias.
« D’une part, celui-ci ouvre le dialogue avec les syndicats du secteur et, d’autre part, il cherche à déformer l’image de marque des médias et à monter l’opinion publique contre eux », a-t-elle affirmé. Lors d’une conférence de presse tenue, jeudi, au siège du SNJT à Tunis, elle a évoqué l’avancement des négociations menées récemment, entre des représentants du gouvernement et ceux des médias sur la réforme du secteur et la formation d’une instance indépendante de régulation des médias, ainsi que la création d’une commission, composée de membres du SNJT, de journalistes et de responsables des médias, qui sera chargée de publier la liste noire des journalistes et d’examiner les dossiers de corruption dans le secteur des médias en coordination avec des représentants auprès de la présidence du gouvernement, du ministère de l’Intérieur et de l’Agence Tunisienne de la Communication Extérieure (ATCE).
S’agissant des dernières nominations à la tête de Dar Assabah et de l’Etablissement de la Télévision tunisienne, Néjiba Hamrouni a souligné que la position du SNJT demeure ferme, ajoutant que l’appel à la grève générale sera maintenu si l’on ne parvient pas à un accord avec le gouvernement à ce sujet, ainsi qu’à des garanties sur la reforme du secteur, d’ici le 15 septembre.
A propos de la situation à Dar Assabah suite à la désignation de Lotfi Touati en tant que nouveau directeur général, elle a fait remarquer que ce dernier a dépassé ses prérogatives administratives et est intervenu dans la ligne éditoriale du journal, ce qui est en contradiction avec l’accord convenu entre le SNJT et la présidence du gouvernement.
Elle a, dans ce contexte, indiqué qu’une motion a été signée par les journalistes protestataires de Dar Assabah et les membres du bureau exécutif du SNJT appelant à une solution radicale et immédiate à cette crise.
Par ailleurs, Mme Hamrouni a fait savoir qu’aucun journaliste n’a retiré sa confiance du SNJT, ajoutant que les informations diffusées sur les réseaux sociaux visent à semer la discorde parmi les journalistes.
D’autre part, les journalistes présents à cette conférence de presse ont appelé à la réactivation des décrets-loi n°41, 115 et 116 qui, selon eux, protègent le journaliste et défendent la liberté d’opinion et d’expression.