Le salafisme gouvernemental

A l’origine, “Dar Assabah” est un groupe de presse tunisien fondé le 1er février 19511 par Habib Cheikhrouhou ». Cette SARL, deviendra une société familiale à l’instar de toutes les «sociétés» tunisienne. Ses actionnaires sont : «Habib Cheikhrouhou, fondateur et président-directeur général, son épouse Hallouma et leurs enfants : Moncef Cheikhrouhou ; Mondher Cheikhrouhou ; Raouf Cheikhrouhou ; Fatma Bakir (née Cheikhrouhou) ; Zeïneb Cheikhrouhou ; Emna Ben Abdallah (née Cheikhrouhou) ; Azza Cheikhrouhou» (Wikipédia).

Ses deux principaux journaux « Le Temps » et « Assabah » ont été toujours des alliés du pouvoir de Bourguiba et Ben Ali. « Le Temps » prit vite une ligne idéologique en s’enfonçant dans la «laïcité» française. « Assabah » se distinguera par l’hypocrisie médiatique et idéologique totale.

Les problèmes de «Dar Assabah» survinrent en mars 2009, lorsque Azza Cheikhrouhou (10 % du capital), Emna Ben Abdallah (10 %) et Fatma Bakir (17 %) cédèrent leur parts à l’homme d’affaires Mohamed Sakhr El Materi qui finira par rafler «73 % » des actions du groupe.

Les parts d’El Materi sont reprises par l’État tunisien. Le gouvernement a, donc, tous les droits légaux de désigner le PDG et le Directeur général.

Et, là, nous entrons dans le conflit « Droit vs liberté de presse ». Il est clair que le gouvernement veut rejouer la stratégie « bourguibienne » qui nie tout droit aux médias et n’accepte que les « lèches-culs », «symphonie» jouée par les journalistes de Dar Assabah et les autres depuis 60 ans.

Ceci ne donne aucun droit au gouvernement de s’approprier une fondation privée. On n’accepte plus « l’exemple » de Bourguiba qui s’est approprié illégalement «La Presse » et interdit toute critique.

Le gouvernement actuel doit impérativement cesser les actions de Dar Assabah qu’il a illégalement récupéré aux particuliers. Il a toute latitude et toutes les possibilités de se faire des «alliés» parmi les journaux et sites de la place. Les partis au pouvoir peuvent éditer leurs propres journaux et sites pour les «défendre». Nous disons Non, Non et Non au muselage des médias.

Commentaire de Amad Salem à l’article Tunisie – Médias: Les journalistes du groupe Assabah se mobilisent