Tunisie – Justice : L’affaire Sami Fehri dans les médias

L’arrestation de Sami Fehri et l’arrêt de son émission des “Guignols”  ont fait l’objet de publications dans  la presse internationale et tunisienne.

Dans les médias étrangers:

Les journalistes tunisiens n’ont pas tardé à soupçonner le nouveau pouvoir et le parti islamiste Ennahda d’être à l’origine de cette interruption de programme. “J’ai appris auprès de sources au sein de la chaîne que la programmation des guignols a été arrêtée à la suite de pressions indirectes des autorités”, a réagi le secrétaire général du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Mongi Khadraoui. “Les autorités n’ont pas apprécié la forme et le contenu du programme”, a-t-il ajouté, estimant qu’il s’agissait d’un “coup dur pour la liberté d’expression”.

Europe 1

Jeudi, Sami Fehri avait en effet indiqué à l’AFP avoir brusquement arrêté la diffusion des Guignols à la suite à des pressions des autorités. Mais selon Le Monde.fr, c’est un “contentieux commercial entre deux chaînes de télévision tunisienne Nessma TV et Ettounssiya TV” qui est à l’origine de l’arrêt de l’émission. Elles “se battent pour obtenir l’exclusivité sur une émission satirique avec des marionnettes”, indique le site d’information.

Francetvinfo

Sami Fehri a fondé Ettounissiya TV en mars 2011, quelques mois après la révolution tunisienne. Il était auparavant associé au sein d’une société de production, Cactus, à la famille de l’épouse du chef de l’Etat déchu, les Trabelsi.

Cette société a été placée sous contrôle judicaire et l’Etat tunisien a saisi 51% des parts de l’entreprise. Cactus fournit néanmoins l’essentiel du contenu de la chaîne Ettounissiya, dont les Guignols.

France24

Sami Fehri a affirmé que « tout cela est arrivé à cause de quatre Guignols » dans son émission satirique. Il s’est plaint de pressions politiques, notamment de Lotfi Zitoune, conseiller du Premier ministre, qui de son côté dément.
Le gouvernement se défend également de toute volonté de censure.

RFI

Producteur d’émissions à succès, Sami Fehri est aussi un personnage controversé : il s’était associé à Belhassen Trabelsi, le beau-frère de Ben Ali, pour monter une boîte de production, Cactus, qui fournissait des programmes à la télévision nationale…il est notamment accusé d’avoir profité illégalement de ses équipements, mais aussi de complicité de détournement de fonds, etc.

Libération

M. Fehri est poursuivi pour des préjudices financiers causés à la télévision tunisienne à l’époque du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali et risque à ce titre 10 ans de prison.

Dix-sept autres personnes sont poursuivies dans cette affaire dont un ex-conseiller de M. Ben Ali, Abdelwahab Abdallah, et le beau-frère du président déchu Belhassen Trabelsi, qui est en fuite au Canada.