La Syrie se déchire. Que faut-il faire ? Que faut-il en penser ? Entre les clivages et les débats idéologiques, c’est l’impasse ; S’allier à la « logique révolutionnaire » et soutenir les revendications démocratiques désormais combattues par des radicaux affluant de plusieurs pays (dont la Tunisie)? Appeler à une «réconciliation nationale» et ne pas juger Bachar Al Assad pour ses crimes?
Dénoncer la militarisation des insurgés soutenus par les monarchies du Golfe et donner raison au régime ? Craindre l’ingérence étrangère et renvoyer dos à dos deux camps qui dialoguent par la violence ? Soutenir le régime de Bachar Al-Assad et donner raison à une dictature de plusieurs décennies ?
Depuis mars 2011, et selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, les violences en Syrie ont fait plus 23 000 victimes. Mais si ces violences sont inter-syriennes, la Syrie ne sera pas maitresse de son destin. Iran, Russie, Israël, et Etats-Unis : trop de pays en conflit autour, trop d’intérêt géostratégiques, trop de rapports de force régionaux. Y’a-t-il une solution à ce conflit syrien ? Si oui, je suis persuadée qu’elle est politique et non militaire. Le dialogue peut-être ? Mais comment ? Kofi Annan a jeté l’éponge. Et le nouvel émissaire de l’ONU, l’algérien Lakhdhar Brahimi (ancien ministre des Affaire étrangères, ancien émissaire de l’ONU en Afghanistan et en Irak) ne se fait pas trop d’illusion quant à l’issue de ce conflit. « Jamais on ne commence une mission dans une situation où l’on sait que l’on va réussir » a-t-il déclaré sur France24. Et d’affirmer «Ce en quoi je suis confiant, c’est que je vais faire tout mon possible, je vais vraiment faire de mon mieux.» Une manière bien diplomatique de cacher ses craintes d’un éventuel échec de sa mission.
En cette veille d’Aid El Fitr, je ne peux qu’avoir une pensée particulière au peuple syrien qui fêtera cette journée sous les tirs et les bombes…
Crédit photo: afp.com/Phil Moore
Blog: Sarah Ben Hamadi