Un match de tous les dangers quand on sait que les appels à la violence sur les réseaux sociaux ont démarré depuis plus de dix jours (Lire l’article de Tekiano), un match qu’on aurait dû faire jouer à huis clos pour éviter tout risque.
Le match ES Sahel – Espérance ST, comptant pour la 4e journée de la Ligue des champions d’Afrique de football (Groupe A), a été arrêté à la 70 minute à cause d’actes de violence, samedi soir au stade olympique de Sousse, alors que l’Espérance menait au score 2 à 0 Le match a été interrompu une première fois après le premier but marqué par Karim Aouadhi (41) pour jet de projectiles sur le banc de l’Espérance ST avant de reprendre après une interruption de 12 minutes.
Le match se déroulait sans gros problème en seconde période jusqu’à la 70 minute qui a vu Yanick Njeng inscrir le deuxième but. Les incidents reprenaient aussitôt avec des jets de projectiles et l’irruption de groupes de supporters étoilés sur la pelouse obligeant les forces de l’ordre d’user de gaz lacrymogène pour disperser les supporters et faire évacuer le stade afin d’éviter le pire.
Pourtant, les deux équipes semblaient avoir pris des dispositions pour éviter des actes de violence en décidant d’un commun accord de n’autoriser que les supporters de l’Etoile pour suivre le match, comme ils l’ont fait pour le match aller à Radès, disputé en présence des fans “sang et or” uniquement (1-0 pour l’Espérance).
L’Etoile, amoindrie par l’absence de Lassaad Jaziri, qui n’a pas encore récupéré d’une blessure contractée la veille du match aller à Radès, le milieu offensif Hamed Namouchi, victime d’une rupture partielle du tendon d’achille et l’autre milieu offensif Mossaab Sassi, suspendu pour somme d’avertissements, n’a pu prendre sa revanche face à une équipe de l’Espérance bien en place.
Tenue de l’emporter pour entretenir l’espoir, d’autant que Sunshine l’a emporté vendredi sur ASO Chelef sur son terrain (2-1) qui permet aux Nigérians de prendre la deuxième place, l’Etoile a buté sur un adversaire très organisé qui a crée le surnombre au milieu et colmaté toutes les brèches.
Confortablement installée en tête du Groupe A après trois victoires de suite, l’Espérance se contentait de contrôler la rencontre, un match nul suffisant au champion sortant pour assurer sa qualification pour le dernier carré.
L’Espérance ST, renforcée par Msakeni et Hocine Ragued qui disputait son premier match avec sa nouvelle équipe, optait pour la prudence en renforçant ses arrières. Il fallait attendre la 24 minute pour voir l’Etoile inquiéter la défense des sang et or, Dhaoudi étant bien placé pour débloquer la situation d’un retourné acrobatique alors que Mongolo obligeait Ben Cherifia à se détendre pour repousser son tir de loin (26) et Belaid ratait sa reprise du pied gauche (30).
L’Espérance ST répliquait par Aaoudhi qui était contré in extremis au premier poteau sur une passe décisive de Nieng (31) alors que le tir de Msakeni était repoussé sur la ligne par Ben Messaoud (33). La formation tunisoise prenait l’avantage à la 41 par Aouadhi qui était à la conclusion d’une passe décisive de Msakeni au deuxième poteau.
La rencontre s’interrompait aussitôt pour douze minutes, le banc de l’Espérance ST étant la cible des projectiles alors que quelques supporters de l’Etoile pénétraient sur la pelouse. La reprise du jeu ne donnait rien et l’Espérance ST retournait aux vestiaires avec un précieux avantage. L’Etoile retournait avec plus de détermination en seconde période avec le renfort de Lamjed Chehoudi, entré à la palce de Bejaoui, alors que, côté Espérance, Boughanmi remplaçait le buteur Aouadhi, contraint à l’abandon pour une blessure à la cuisse.
Au grand complet, à l’exception de Harisson Aful, l’Espérance résistait aux assauts des étoilés, sans grande réussite, avant de se montrer plus menaçante, d’abord par Bouazizi qui laissait échapper une belle occasion en ratant sa passe décisive au deuxième poteau (54).
A court de solution en attaque, Kebaier lançait la carte du vétéran Santos, à la place de du Nigérien Moussa Mazo, inexistant. Mais l’Etoile peinait à se frayer les chemins des buts, en dépit du tir de loin de Matei (56), et de la tentative dans la surface de Bedoui (59).
Le jeu était interrompu de nouveau après cette tentative, le banc des “sang et or” étant encore la cible des projectiles des supporters étoilés. L’Etoile faisait le forcing pour essayer d’égaliser. Elle aurait pu atteindre son objectif si Chehoudi, bien servi en profondeur par Santos, n’avait pas dévissé son tir (63).
En face, l’Espérance, jouant le contre, restait dangereuse, à l’image de Bouazzi qui inquiétait sérieusement la défense avant d’être neutralisé (66). Elle profitait des espaces concédés par l’Etoile pour se mettre à l’abri en inscrivant le deuxième but par Yanick Njeng. Le Camerounais, servi en profondeur par Msakeni, résistait à la charge de Felhi pour la deuxième fois, dribblait le gardien Mathlouthi sorti à sa rencontre avant de pousser le ballon au fond des filets.
Un second but qui suscitait la colère des fans étoilés dont plusieurs ont envahi le terrain, contraignant les joueurs à regagner les vestiaires et les forces de l’ordre d’user du gaz de lacrymogènes pour faire évacuer les 12 milles spectateurs du stade. Le match était interrompu juste après, avec la suite qu’on connait, le grand perdant étant l’Etoile du Sahel qui risque de lourdes sanctions de la CAF, et le grand vainqueur l’Espérance ST dont la victoire, la quatrième d’affilée, synonyme de qualification pour les demi- finales, devra être confirmée par la l’instance sportive continentale.
ES Sahel : Aymen Mathouthi, rami Bedoui, Hathem Bejaoui (Lamjed Chehoudi 45), Radhaoun felhi, Chameseddin Dhaouadi, Habib Matei, Bilel Ben Messaoud, Aymen Belaid, Amir Omrani, Justin Mongolo, Moussa Mazo.
Espérance ST : Moez Ben Cherifia, Sameh Derbali, Khalil Chammam, Mohamed Ben Mansour, WaliD Hichri, Khaled Moelhi, Karim Aouadhi (Oussama Boughanmi 45), Hocine Ragued (Majdi Traoui 63), Wajdi Bouazzi, Youssef Msakeni, Yanick Nieng