Un sport de combat appelé «Zmaktel». Décrit par certains comme étant l’art fatal des mouvements islamistes djihadistes, initié par des spécialistes des arts martiaux. Une partie des stocks d’armes de Khaddafi se retrouve dans la nature, essentiellement dans le désert tunisien, algérien, malien… Le Maghreb risque-t-il de devenir la plaque tournante du terrorisme d’Al Qaida?
Un art martial est par définition un art de guerre. Serait-ce pour cette raison qu’un camp d’entraînement a été installé à Ghardimaou tout juste à 182 kilomètres de Tunis, la capitale? Des informations en provenance de sources concordantes prétendent que des jeunes Tunisiens seraient soumis à des entraînements intensifs dans ce camp. Le but serait de les envoyer, en Turquie où ils seraient pris en charge par un dénommé Abou Ahmed qui les enverrait rejoindre l’Armée libre de Syrie (ASL).
Bizarre! Depuis quand la Tunisie envoie ses enfants se faire tuer dans des combats qui ne sont pas les siens?
Pire, il paraît que d’autres camps d’entraînement en direction de militants islamistes seraient fonctionnels dans le gouvernorat de Gafsa et dans le Sud du pays.
Les responsables sécuritaires des régions en question le savent et en auraient informé le haut de la pyramide au ministère de l’Intérieur. Vrai? Faux? Nous comprendrions mal que notre ministre de l’Intérieur soit au courant de pareils agissements sans réagir. Car si entraînements il y a, ils seraient dirigés contre qui? Le peuple tunisien? En prévision de quoi? Un coup d’Etat armé ou l’intimidation de toute velléité opposante?
Pour le ministère de l’Intérieur, ces informations sont fausses; Khaled Tarrouche, porte-parole du ministre de l’Intérieur, a démenti assurant que “ne vous imaginez surtout pas qu’il existe des camps d’entraînement dans notre pays sans que les forces de police ou l’armée ne réagissent”. Mais alors pourquoi les informations persistent? Intox?
En attendant, des rapports soumis à l’OTAN estimeraient qu’au Sud de la Méditerranée et plus que les maux qui infestent les pays maghrébins tels le chômage, la pauvreté, les déséquilibres régionaux et la précarité, un nouveau fléau vient d’apparaître. Celui des armes qui circulent à peine dissimulées dans certaines régions dont la Tunisie.
La Libye, principal pourvoyeur d’armes dans la région
Depuis l’invasion de la Libye par les forces de l’OTAN, nous avons assisté à une prolifération sans pareille d’armes légères et d’artilleries lourdes. Le pillage de l’armée libyenne aurait permis à des contrebandiers de transporter des quantités importantes d’armes volées en Algérie, Egypte et en Tunisie. Parmi ces armes, il y aurait même des missiles sol air et des roquettes.
Ces trafiquants, si acquis à des causes salafistes, pourraient approvisionner en armes des islamistes radicaux et des djihadistes qui veulent s’inscrire dans la durabilité d’un projet de société rétrograde et arriérée.
En Tunisie, nous avons assisté à maintes tentatives de forcer les barrages douaniers pour faire passer des véhicules pleins de Dieu sait quoi à partir de la Libye. Les frontières entre la Tunisie et la Libye ont également vécu la course-poursuite entre l’armée et la garde nationale et des véhicules Toyota, mode de circulation préféré de l’AQMI. A Gafsa, des témoins oculaires assurent que les armes y circulent presque librement et que des caches d’armes existent même dans les maisons.
Le printemps arabe serait-il porteur d’une ère de violences dans l’aire maghrébine?
Le Maghreb qui a échappé, à ce jour, aux conspirations historiques du Machrek, aux luttes tribales et aux intérêts mesquins des pays moyen-orientaux qui veulent se maintenir au pouvoir coûte que coûte, risquerait-il d’être contaminé par les maux des luttes politiques?
Des intérêts contradictoires qui ne peuvent que servir à affaiblir les régimes en place et à renvoyer des pays qui veulent rejoindre les rangs des pays développés dans les méandres du sous-développement intellectuel et idéologique?
Les risques sont bien là et les faits divers, les violences perpétrées ici et là dans notre pays tout comme tous ces jeunes endoctrinés et aveuglés par des idéologies passéistes et surannées doivent inciter les autorités à être plus vigilantes et surtout à s’expliquer par rapport à l’existence effective ou non des camps d’entraînement dans notre pays.
A ce propos, un ratissage de la région de Ghardimaou pourrait peut-être nous rassurer, nous citoyens, et enlever le moindre doute concernant l’existence ou pas d’un camp d’entraînement.
Amel Belhadj Ali
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