L’Association tunisienne pour la transparence financière vient de publier un communiqué où elle dénonce “la gestion douteuse de l’argent public”.
Elle relève en premier lieu l’octroi des marchés publics et la cession des richesses du pays qui sont cédés “dans l’ambiguïté, et l’absence de transparence”. A titre d’exemple, l’octroi du projet de production de phosphate à Sra-Ouertane aux qataris, et la concession du marché de la raffinerie Skhira à Qatar Petroleum de gré à gré sans appel d’offre, sans respect des lois en vigueur ni des règles de concurrence loyale”
Le projet et touristique qatari Diar à Tozeur, conclu d’après l’ATTF dans des circonstances douteuses, qui avait l’objet d’un texte de loi du temps de l’ancien régime (Loi n° 2010-38 du 19 juillet 2010) a revu le jour dans des conditions que l’association juge insatisfaisantes tout comme celles se rapportant au projet des énergies renouvelables dans le désert Tunisien (TuNur). “Le fait que la négociation et la signature des accords se soient faites secrètement, laisse planer des doutes sur les conditions d’élaboration et de passation de ces projets. Raisons pour lesquelles nous appelons le gouvernement à plus de retenue et de transparence dans la cession des biens de la nation”.
Pour ce qui est des indemnités des députés de l’ANC, l’Association s’est indignée devant l’augmentation vertigineuse les indemnités des députés de l’ANC. “En effet nous sommes atterrés de voir les élus de la nation profiter de leur position pour se servir dans la caisse de l’Etat et s’octroyer des salaires arrivant à 10790 dinars pour le premier vice président (soit 38 fois le SMIG). A ce sujet, notre association ne peut être que critique envers les propos de Madame le premier vice président qui dans un premier temps a démenti en bloc le montant de son salaire, pour se rétracter au bout de 24 heures, imputant un caractère misogyne aux critiques de la société civile. Madame le vice président a fait assumer la responsabilité à la commission qui lui a octroyé en tapinois ce salaire; chose qu’elle aurait du refuser si elle était de bonne foi”.
L’ATTF fait assumer la responsabilité de cet état de fait au Président de l’ANC qui s’oppose de façon incommodante à toute initiative de transparence, et lui demande de bien vouloir déclarer le salaire et les avantages qu’il s’est lui même octroyé sans aucune transparence.
Financement douteux du CPR
Pour ce qui est des financements des partis politiques, l’association a été scandalisée suite à la publication du rapport de la Cour des Comptes. En effet, le parti du Président provisoire, grand défenseur de la transparence, l’équité sociale et l’égalité, n’a pas respecté les règles élémentaires de transparence. Ce parti a dépensé l’argent du contribuable et n’arrive pas à présenter les justificatifs exigés par la cour des comptes, soit disant que le registre comptable a été perdu. Il est certain que sous d’autres cieux un tel acte suffirait pour un appel à « l’impeachment »
Au vu de la multiplication d’actes aléatoires et ambigus qui nous rappellent les pratiques de l’ancien régime, notre association se trouve offensée par la légèreté avec laquelle nos gouvernants gèrent les biens et l’argent du contribuable, au point qu’on commence à avoir des doutes concernant le détournement de l’argent public.
(Source : communiqué ATTF)
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