Des penseurs tunisiens ont appelé jeudi à engager une réflexion approfondie concernant la gestion des lieux de culte et la réforme du discours religieux.
Un débat organisé par le ministère des affaires religieuses a réuni jeudi plusieurs penseurs, sociologues et intellectuels tunisiens qui ont discuté la question des relations entre l’Etat et les affaires religieuses.
“Il est nécessaire de revoir le système juridique et réglementaire de l’institution religieuse afin de préserver la neutralité des lieux de culte et de les tenir loin de toute forme d’instrumentalisation politique” a estimé l’universitaire Hamadi Rdissi.
« Le personnel préposé aux affaires du culte doit bénéficier d’un encadrement spécial », a-t-il dit. “Le champ religieux en Tunisie connaît une déstabilisation et des crises successives” a estimé l’universitaire Hmida Enneifar.
Cette situation a donné lieu “à un discours religieux faible et limité qui renvoie à des réactions émotionnelles”, a-t-il dit.
“Il est nécessaire de rationaliser les institutions religieuses car il s’agit d’une question sociale qui n’est du seul ressort du pouvoir en place” a-t-il dit. Pour le spécialiste en civilisation islamique Sami Brahem, il est important de créer une unité de recherche ouverte et permanente au sein du ministère chargé de l’élaboration d’une vision des affaires religieuses.
“Le ministère des affaires religieuses doit se limiter aux aspects administratifs, juridiques, réglementaires et institutionnels tout en veillant à assurer un climat permettant la diffusion des informations en rapport avec les affaires religieuses », a expliqué M. Brahem.
WMC/TAP
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