Il faut chercher les causalités afin de résoudre le problème de l’agressivité de nos salafistes. Ils sont des gens blessés, victimes d’un traumatisme de la dictature de Ben Ali. Ils ont été battus et abattus par le régime de l’ex dictateur.
Pourquoi nos salafistes sont méchants? Est-ce qu’il y a un espoir de les faire sortir de cette situation désespérée, de cette voie sans issue que constitue leur projet inconscient de vengeance.
Les années des tortures durant la dictature leur procurent encore une douleur sans répit, jour et nuit. Mais Ils leur donnent aussi des pouvoirs qu’ils utilisent au service de leur projet de vengeance.
Le sens de leur vie a été perdu, il n’existe plus. C’est la barbe exagérée qui symbolise leur monde psychique. Ils ne seront jamais plus comme avant, car l’image traumatique a franchi le seuil du refoulement et réveille des angoisses primaires d’anéantissement.
Les valeurs de ses personnes ont volé en éclats et ils sont ainsi proies à une angoisse intérieure qui ne peut se calmer. Le sentiment de sécurité a disparu. Et l’insouciance et la joie apparaissent comme des sensations perdues à jamais…
Ainsi les salafistes tunisiens construisent un monde dont ils veulent devenir les maîtres absolus. Ils veulent ainsi manifester une maîtrise puissante sur la Tunisie en voulant la soumettre totalement. Ils tentent par-là de retourner la situation qu’ils ont vécue lors du traumatisme durant la dictature. Ils étaient réduits à l’état d’objet, maintenant, c’est eux qui veulent tout contrôler.
C’est un des moyens psychiques pour renverser la situation et éloigner une autre confrontation toujours possible. Mais derrière cette apparence, se cache une grande impuissance. Ils ne peuvent tirer aucune joie de leur vie car ils sont prisonniers de leur destructivité.
La majorité de nos salafistes agressifs et même certains de nos politiciens, qui ne sont que dans l’apparence en bon état mental, ont besoin d’un encadrement psychologique et d’une thérapie psychique. Ayant de la compréhension pour nos salafistes et essayant de les aider à retrouver la joie de vivre.
Commentaire de Dr. Jamel Tazarki à l’article Mourou pardonne à son agresseur