C’est ce genre de débat qui aurait dû avoir lieu, avant la révocation du gouverneur de la BCT, mais qui, malheureusement, n’a pas eu lieu. Dans un pays qui se respecte, on ne révoque pas un gouverneur, parce que cheikh Ghannouchi, un chef de parti, sans doute très mal informé sur le plan économique et monétaire, l’a voulu et a trouvé en la personne du président de la république, également pas au fait des problèmes économiques et monétaires, un soutien.
Ni la BCT, ni l’association des économistes, ni les médias qui ne sont pas encore outillés pour ce genre de questions techniques, n’ont cherché à tenir ce débat de haut niveau, qui aurait pu rapprocher les points de vue.
J’avais même suggéré, modestement, sur «Leaders» qu’à l’issue de ce débat une réunion entre si cheikh Rached Ghannouchi, le président de la république et le gouverneur de la BCT soit provoquée, à l’effet de lever tous les malentendus et ce pour le grand bien du pays et de ses institutions.
Aujourd’hui, l’ANC qui est dominée par Ennahdha se prononcera sans surprise pour le successeur de monsieur Nabli vu la majorité dont elle dispose et le soutien d’Ennahdha pour le gouverneur de son choix.
La question fondamentale n’est pas là. Est-ce que le nouveau gouverneur continuera à défendre effectivement l’indépendance de l’institution tout en continuant, comme le prévoient les statuts de la banque, d’apporter son soutien à la politique économique du pays si, toutefois, on prend la peine de la définir.
Commentaire de Mokhtar El Khlifi à l’article Tunisie – BCT : Quels enjeux pour le nouvel «empereur»