La constitution

Durant mon long séjour dans un pays de l’Union Européenne, j’ai appris l’importance de la constitution dans la vie d’un état libre et démocrate. Chaque citoyen est conscient de l’importance de la constitution dans la garantie de sa liberté d’expression et ses droits fondamentaux. Elle est aussi très importante pour garantir les droits fondamentaux des minorités. J’avais toujours une copie chez moi, même si je n’avais pas la nationalité de ce pays.

Élaborer une constitution, n’est pas écrire, réécrire, adapté ou bien « copié-collé » quelques lois dans un document. Une constitution est plus que ça : C’est tout un esprit. Ce sont les règles du jeu de la démocratie. Durant les derniers 55 ans, le régime au pouvoir a l’habitude d’écrire des lois bidon dans l’urgence, sans aucune réflexion sérieuse et sans une consultation réelle de la société civile. Le résultat est que ces lois sont autoritaires, inutiles et inapplicables. Ces lois étaient toujours violées dans le pratique ou bien étaient révisées de nombreuses fois.

L’assemblée constituante joue un rôle très important dans l’élaboration d’une constituante solide et souple au sens pratique, qui nous convienne et qui sera valable pour les 50 ans prochains. Elle a la tâche d’organiser un débat sérieux à ce sujet dans la société. Faire participer le tunisien d’une façon directe ou indirecte dans l’élaboration de cet acte juridique est une maniéré de développer une conscience constitutionnelle et démocratique chez les tunisiens. C’est le premier pas vers un pays de droit, qu’on n’a jamais connus auparavant. Finalement, l’assemblée constituante doit tenir un référendum sur la nouvelle constitution et d’organiser un Jour de la constitution pour fêter tous ensemble l’adoption de la nouvelle constitution et la proclamation de la deuxième république.

Adopter rapidement une constitution modèle et aller directement à la présidentielle, comme vous le mentionnez, implique la continuité du régime de dictature. La constitution restera de l’ancre sur du papier.

Par Ahmed ZARDI

Article publié sur WMC Tribune