La 48ème édition du Festival international de Carthage proposera, samedi 21 juillet, à son public jeune et moins jeune un concert dont tout laisse présager qu’il marquera pour longtemps cette édition 2012. Il s’agit d’une figure de proue du Jazz américain, la grande artiste Liz McComb.
Dans l’impossibilité de passer, ici, en revue les innombrables concerts qu’elle a donnés le long de sa carrière un peu partout dans le monde et particulièrement en France, signalons-en à titre indicatif quelques uns comme le Théâtre des Champs-Elysées, l’Olympia, le Palais des Sports, l’Acropolium d’Athènes, le Queen Elizabeth de Londres, sans oublier l’Espagne, l’Italie, le Liban, le Maroc, la… Tunisie, etc.
Fille d’une mère pasteur (elle n’a pas vraiment connu son père, mort alors qu’elle était très jeune), elle prend part à la chorale de son Eglise et intègre le groupe « The Daughters of Zion » formé par ses propres sœurs. Déjà influencée par les grands noms de l’époque tels que Sister Rosetta Tharpe ou Mahalia Jackson, elle découvre, grâce à son frère, le monde du Jazz qui va la propulser, en autodidacte, devant le piano.
Ses véritables premiers pas, elle les fait au sein du plus ancien Théâtre noir des USA, le « Karamu House Theater » de Cleveland, sa ville natale, à une période marquée par le mouvement pour les droits civiques. Mais c’est plutôt au sein du groupe « The Jean Austin Singers » qu’elle en devient une vedette lors d’une tournée européenne de blues et de gospel, « Routs of Rock and Roll ». Nous sommes au début des années 1980 quand elle se voit évoluer pour la première fois au Festival de Jazz de Montreux en même temps qu’un certain…Bessie Griffer. Son nom, déjà, la prédispose à assurer les premières parties de grandes vedettes d’envergure internationale tels Ray Charles et James Brown.
En 1987, elle prend son destin en mains et forme un quatuor, « Psalms » avec la chanteuse Lavelle, l’organiste Jerome Van Jones et e pianiste Greg Hunter. Alors qu’elle croit bien assise sa carrière, surtout après la récompense de son disque par le Prix Mahalia Jackson et où elle chante en duo avec Greg Hunter, celui-ci décède subitement, lui laissant un double vide dans sa vie. Il faudra attendre 1990 pour que sa carrière prenne un autre tournant, et ce grâce à sa rencontre avec le producteur français Gérard Vacher (d’où, d’ailleurs, ses multiples concerts en France).
Chanteuse et pianiste, Liz McComb l’est assurément. Mais ce n’est pas tout. Sur scène, cette artiste de haut vol a l’incroyable don de communiquer l’émotion à son public, d’où, dans quelque festival où elle se produise, sa grande notoriété qui lui a valu maintes distinctions, telles les « Victoires du Jazz », « EnSound music Awards » et bien d’autres encore.
On saisira encore mieux la stature de cette artiste hors pair quand on rappelle que la Chaîne Arte lui a consacré un impressionnant documentaire intitulé « Le gospel selon Liz McComb ». C’est tout dire sur cette chanteuse compositeur, héritière d’une tradition musicale qui remonte à l’époque de l’esclavage dont ses aïeuls avaient été parmi de nombreuses victimes.
Parions que l’Amphithéâtre de Carthage va tanguer fort samedi 21 !
Source: Communiqué
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