Le secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire, relevant de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Lassâad Yaacoubi impute au ministère de l’éducation, la responsabilité “éthique” et “morale” des fuites des sujets des lettres arabes au cours de la session principale du baccalauréat 2012.
Lors d’un point de presse organisé, mercredi au siège de l’UGTT à Tunis, le syndicaliste estime que “le ministère de l’éducation a manqué à ses obligations puisqu’il n’a pas réuni les conditions nécessaire au bon déroulement de l’examen”. “Les symboles de la corruption dans les établissements éducatifs et les ennemis de la révolution sont, également, responsables de cet acte”, a-t-il ajouté, appelant à accélérer la publication des résultats de l’enquête pour élucider cette affaire et juger les coupables.
Concernant les rumeurs qui ont circulé sur la fuite d’autres sujets du bac, Yaacoubi a fait savoir que le syndicat ne détient aucune preuve sur cette question, ajoutant que les rapports des commissions de correction dont les travaux s’achèveront, aujourd’hui, démontreront si il y a eu d’autres fuites ou non.
Par ailleurs, le responsable syndical a souligné que des professeurs surveillants ont été agressés au cours de la session principale du bac. Il a indiqué qu’un surveillant du centre d’examen de Tunis a été agressé par un groupe d’élève et que des troubles sont survenus, lundi dernier, dans ce même centre, suscitant un retard d’une demi heure dans le démarrage des épreuves.
Des tentatives de fraude ont été, également, découvertes dans certains centres, a-t-il ajouté. Par ailleurs, Yaacoubi a critiqué la loi relative au recrutement dans le secteur de la fonction publique au titre de l’année 2012, adoptée, récemment, par l’Assemblée nationale constituante, estimant que cette loi est “injuste” et ne “répond pas aux aspirations des jeunes sans emploi”.
Il a ajouté que les critères de recrutement choisis servent les intérêts de la Troika et ne tiennent pas compte des souffrances des jeunes qui ont été exclus du CAPES et autres concours pour des raisons politiques et syndicales. Yaacoubi a indiqué que le fait d’accorder la priorité dans le recrutement aux bénéficiaires de l’amnistie générale dont le nombre s’élève à 10 mille personnes, environ, exclue des milliers de jeunes et de familles qui ont combattu le régime de Ben Ali.
“Le syndicat refuse les critères de recrutement énoncés dans cette loi qui consistent à tenir compte dans 70% des postes d’emploi disponibles (25 mille) de l’ancienneté du diplômé et dans 30% de la compétence des postulants”, a souligné, Yaacoubi, soulignant que le syndicat est attaché, uniquement, aux critères de l’âge du candidat et de l’ancienneté du diplôme.
Il a appelé à la révision de la loi relative au recrutement dans la fonction publique au titre de l’année 2012, indiquant que la compétence ne doit pas constituer un critère déterminant et appelant à organiser des sessions de formation au profit des nouveaux recrutés.
De son côté, Ridha Ben Sâad, secrétaire général du syndicat des inspecteurs de l’enseignement secondaire a indiqué que plusieurs professeurs considèrent que certains sujets n’auraient pas dus être inscrits aux épreuves du bac. Il a cité le texte de l’opposant syrien Borhen Ghalioun que les candidats ont eu dans l’épreuve de la pensée islamique, mettant l’accent sur l’impératif de tenir les examens nationaux loin des considérations politiques et idéologiques. Ben Sâad a, également, appelé à revoir la composition des commissions chargées de choisir les épreuves des examens nationaux.
WMC/TAP