Politique – Salafisme – Terrorisme : La Tunisie dans le collimateur d’Al Qaida ?

« La Tunisie est menacée de terrorisme par des groupes extrémistes qui prônent la discorde et la haine », a averti, mercredi, la secrétaire générale du Parti Républicain Maya Jribi. Elle a, à cet égard, dénoncé « la passivité du gouvernement » qui, a-t-elle dit, n’a pas réagi face aux actes de violence et de destruction commis par ces groupes contre les établissements publics et les sièges des organisations et des partis de l’opposition.

« Ces groupes extrémistes incitent au meurtre et donnent légitimité à l’assassinat de plusieurs personnalités politiques et médiatiques », a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse. « Toutes les composantes de la société civile doivent s’unir pour trouver une issue à cette situation dangereuse et démontrer que la Tunisie ne peut être ni déstabilisée ni terrorisée », a-t-elle affirmé.

De son côté, Rached Ghannouchi, leader du mouvement Ennahda,  a déclaré  lors d’une conférence de presse tenue mercredi à Tunis, qu’Al-Qaïda n’avait pas d’influence en Tunisie, en réponse à l’appel au soulèvement dans ce pays lancé le 10 juin par le chef du réseau extrémiste, Ayman Al-Zawahiri.

Ayman Al-Zawahiri n’a pas d’influence en Tunisie. Cet homme est une catastrophe pour l’islam et pour les musulmans, a lancé M. Ghannouchi Le projet d’Al-Qaïda est un projet de destruction et de guerre civile, a-t-il poursuivi en citant les exemples irakien, afghan et somalien.

Nous ne voyons pas que le courant salafiste en Tunisie a un lien quelconque avec Al-Qaïda, a martelé M. Ghannouchi, après deux jours de violences ayant impliqué des salafistes.

Ces derniers ne sont pas le bras armé d’Ennahda, a par ailleurs assuré le leader du mouvement islamiste tunisien, accusé d’entretenir des liens ambigus avec la mouvance salafiste.

Les salafistes en Tunisie ne sont pas homogènes. Seule une minorité prône la violence, a-t-il ajouté.

Plusieurs commentateurs tunisiens ont suggéré que les violences de lundi et mardi étaient une réponse à l’appel au soulèvement lancé par le chef d’Al-Qaïda.

WMC/AFP/TAP

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