Pour les travailleurs humanitaires, aider les déplacés devient de plus en plus coûteux et dangereux. Dans des pays comme la Somalie, l’Afghanistan, le Yémen ou l’Iraq, apporter une aide aux populations déplacées internes signifie travailler dans un environnement où l’accès est difficile. Par ailleurs, le conflit ou la criminalité peuvent y présenter un risque mortel.
Ces problèmes et le degré de coopération entre les pays sont abordés dans l’ouvrage « Les réfugiés dans le monde ». « L’espace pour l’intervention humanitaire se rétrécit exactement au moment où s’accroît le besoin d’aide humanitaire. Les pressions sur le système de protection internationale augmentent clairement. Dans certains pays industrialisés en particulier, nous percevons des mentalités qui mettent en avant une politique de la forteresse ayant pour unique conséquence de transférer ailleurs le sentiment de responsabilité et la compassion. Dans un monde où les sociétés deviennent multiculturelles et multiethniques, il est essentiel de promouvoir des valeurs de tolérance et de lutter contre toutes les formes et manifestations de la xénophobie », a indiqué António Guterres.
Plusieurs chapitres de l’ouvrage sont dédiés aux problèmes émergents, comme le nombre croissant des réfugiés en milieu urbain ainsi que le déplacement de populations résultant du changement climatique et des catastrophes naturelles. Les auteurs de ce livre soulignent que davantage de personnes sont déracinées chaque année par des catastrophes naturelles que par le conflit. On peut lire une mise en garde sur les lacunes en matière de protection internationale concernant les personnes qui fuient au-delà des frontières de leur pays pour échapper aux effets du changement climatique ou aux catastrophes naturelles. En effet, ces personnes ne sont pas reconnues en tant que réfugiés selon le droit international.
Le livre décrit comment le HCR et ses partenaires ont développé des pratiques novatrices en réponse aux problèmes liés à l’évolution des déplacements de populations. Cependant, il évoque également la fréquente lutte du HCR pour promouvoir le respect par les Etats du droit international coutumier sur la question des déplacés internes, ou pour rappeler aux Etats parties à la Convention des Nations Unies de 1951 relative au statut des réfugiés – et à son Protocole de 1967 – leur engagement au respect de leurs obligations. L’ouvrage « Les réfugiés dans le monde » passe aussi en revue les problèmes rencontrés par environ 12 millions d’apatrides dans le monde. Les apatrides ne sont citoyens d’aucun pays, ce qui leur impose de vivre dans un vide juridique et ils sont privés des droits fondamentaux dont bénéficient les citoyens d’un pays.
Aujourd’hui, 80% des réfugiés vivent dans le monde en développement. Une plus grande solidarité internationale est requise pour répondre à ce problème, peut-on lire en conclusion dans l’ouvrage « Les réfugiés dans le monde ». Cela comprend notamment la mise à disposition de davantage de places de réinstallation pour les réfugiés dans les pays industrialisés, la mise en œuvre de projets de coopération pour le développement a fin de soutenir le retour volontaire durable ou l’intégration locale, ainsi que le soutien aux communautés hôtes. Une nouvelle donne pour le partage de la charge et de la responsabilité est nécessaire pour le cycle complet de la protection aux réfugiés, depuis la prévention des conflits jusqu’aux solutions durables.
(Source :Communiqué)
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