Si on demande à un Tunisien moyen de choisir entre trois corps de métier, en l’occurrence les députés, les instituteurs et les hospitalo-universitaires, celui ou ceux qui donnent le plus au pays, il optera, sans aucune hésitation, pour les instituteurs et les médecins.
Pourtant, ces deux corps de métier (instituteurs et médecins), qui observent, actuellement, une grève pour deux jours (30 & 31 mai) pour protester, justement, contre la dégradation de leur situation matérielle, entre autres, sont les plus sous-payés en comparaison avec les salaires faramineux dont bénéficient d’autres corps comme les banquiers et les députés.
Selon Mme Habiba Mizouni, secrétaire générale du syndicat national des médecins, dentistes et pharmaciens hospitalo-universitaires, «un hospitalo-universitaire est rémunéré en moyenne à raison de 1.600 dinars par mois». Mieux, les hospitalo-universitaires assurent en plus de l’activité des soins, d’autres activités non rémunérées, c’est-à-dire gratis, (enseignement, encadrement pratique et théorique, recherche…).
Quant aux instituteurs, ils revendiquent, pour toute l’année, une augmentation négociable au titre des frais de la rentrée scolaire de 200 dinars que le Conseil des ministres leur a refusée, sous prétexte qu’il a décidé de ne plus mener des négociations sectorielles.
Paradoxalement, ce même gouvernement tolère que des «aboyeurs en service», comme les députés, se permettent de majorer, avec indécence, leur salaire de 2.300 dinars -bien 2.300 dinars- portant leurs émoluments mensuels à 5.000 dinars par mois, selon une nouvelle estimation, publiée dans le journal «El Maghrib» du 30 mai 2012), par Sami Remadi, président de l’Association de transparence financière tunisienne.
ABS
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