Le système de la finance islamique basé sur l’approche participative, a prouvé sa capacité de résister aux impacts des crises financières et économiques, en témoigne les expériences de nombreux pays, a affirmé M.Slim Besbès, secrétaire d’Etat auprès du ministre des finances.
Intervenant au cours d’un colloque sur « les expériences législatives de certains pays dans le domaine de la finance islamique : pour un cadre approprié à la Tunisie », tenu, mardi au Palais des Congrès à Tunis, le secrétaire d’Etat a Indiqué que ces pays qui ont misé sur la finance islamique, certains d’entre eux, depuis les années 70 (la Malaisie et les pays du Golfe), ont pu faire face à des crises financières sans précédents.
Il a ajouté que la Tunisie qui a été touchée par la dernière crise financière, œuvre à garantir les attributs d’une économie stable en donnant le ton à l’émergence d’une finance islamique. L’objectif recherché, est de hisser le pays au rang de place financière régionale, a indiqué M.Besbes.
Pour Mme Mehrezia Abidi, vice-présidente de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), comparée à plusieurs pays, l’expérience tunisienne dans le secteur de la finance islamique reste « timide ».
« Nous avons encore un chemin à faire pour nous adapter à l’évolution de la finance islamique dans le monde (y compris dans les pays européens, en l’occurrence la France qui a donné l’exemple) », précise Mme Laâbidi, appelant à la promulgation d’une loi organisant la finance islamique et à la mise en place d’un cadre juridique facilitant l’installation des banques islamiques en se basant sur les expériences étrangères réussies.
La Tunisie compte trois banques islamiques: « Al Baraka » (créée en 1983, sous la dénomination “Banque de Financement tuniso- saoudienne »), la Banque Emiratie « Noor » qui a ouvert en juin 2008, son bureau de représentation en Tunisie, pour présenter ses services à ses clients dans la région de l’Afrique du Nord et la Banque Zitouna (créée en 2009).
Ces trois banques, précise encore Mme Laabidi, fournissent 1000 milliards de dinars, soit 2,2% de l’ensemble des actifs des banques tunisiennes.
La Tunisie œuvre à la mise en place d’un système de finance islamique répondant aux besoins de l’économie nationale, a, pour sa part, déclaré M. Mohamed Ennouri, président du Conseil Tunisien de la Finance Islamique (COFIT).
Le responsable a précisé que le rôle des associations reste primordial dans le sens où elles sont capables d’encourager les investisseurs des pays orientaux ou occidentaux à investir en Tunisie.
A noter que cette nouvelle association non-gouvernementale (COFIT), créée en mars 2012, a pour objectifs de concevoir un nouveau concept économique islamique, outre la mise en place d’un référentiel scientifique et technique pour les investissements et financements ainsi que pour tout produit relevant de la finance islamique.
Elle œuvre également à trouver des solutions adéquates pour intégrer « l’industrie » financière islamique dans le système bancaire tunisien. Pour y parvenir, note M. Ennouri, il faut d’abord résoudre l’équation juridique et législative de la finance islamique pour passer par la suite à la création de produits islamiques.
WMC/TAP
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