Le secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Houcine Abbassi a indiqué que la centrale syndicale refuse de faire de 2012, une année blanche sans majorations salariales.
Selon le site officiel de l’UGTT, M.Abbassi a indiqué, lors de la réunion, lundi, du Conseil des secteurs, que le fait de parler d’une année blanche signifie “une remise en cause du processus de négociations devant être entamé avec le gouvernement et une tentative visant à déstabiliser la paix sociale dans le pays”. “Il n’est pas possible d’accepter des négociations sur trois ans avec un gouvernement provisoire dont le mandat est limité à une année”, a affirmé M.Abassi qui s’est demandé comment peut-on demander aux travailleurs qui perçoivent des salaires modestes à consentir des sacrifices alors que c’est la catégorie sociale qui souffre le plus de la flambée des prix.
Il a appelé le gouvernement à ouvrir le dossier de la justice fiscale, à trouver de nouvelles ressources pour le budget de l’Etat, à encourager les hommes d’affaires à investir dans les régions et à promouvoir le développement de manière à créer des opportunités d’emploi.
Joint au téléphone par la TAP, Hfayedh Hfayedh, secrétaire général adjoint de l’UGTT a réitéré le refus de parler d’une année blanche, soulignant l’impératif de reprendre les négociations dans les plus brefs délais.
Il a ajouté que parmi les principaux points inscrits à l’ordre du jour de la commission administrative nationale de L’UGTT qui se tiendra le 28 mai 2012, figure la question des négociations sociales, affirmant que la centrale syndicale veille à faire prévaloir la voie du dialogue et s’engage à défendre les intérêts des travailleurs par tous les moyens légitimes.
Pour Ridha Saidi, ministre chargé des affaires économiques et sociales, la portedes négociations sur les majorations salariales demeure ouverte et le gouvernement compte sur le patriotisme de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
Dans un entretien exclusif accordé à la TAP, le ministre a ajouté « la priorité sera accordée, lors des négociations sociales, au règlement de dossiers tels que la sous-traitance et l’emploi précaire ainsi qu’au parachèvement des conventions sectorielles ».
M. Saidi appelle l’Union à tenir compte de la forte pression exercée sur le budget de l’Etat. « il est possible de parvenir à des compromis sans recourir à la grève. Certaines revendications sont négociables alors que d’autres sont nettement au-dessus des moyens dont dispose actuellement le pays ».
Pour le gouvernement, il est possible de s’entendre sur la majoration des salaires à condition qu’elle soit applicable sur trois ans. Mais l’organisation ouvrière exige une augmentation immédiate et sur une année seulement, sous prétexte que le gouvernement actuel est provisoire et qu’il est tenu de négocier uniquement les augmentations au titre de 2012, explique le ministre. Il a tenu à préciser, en réponse, que le gouvernement est concerné, à la fois, par le budget de 2012 que par celui de 2013.
En 2011, le taux des majorations salariales a atteint environ 17 pc, tandis que la production a baissé de 2,2 pc, ce qui entraînera, estime-t-il, un déficit structurel et un accroissement du taux d’inflation.
WMC/TAP
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