Environ 150 jeunes ont quitté, lundi matin, la ville de Aïn Draham se dirigeant à pied vers le point de passage frontalier de Babouche, pour tenter de passer en Algérie.Après avoir passé les frontières tunisiennes, les jeunes se sont arrêtés devant les bureaux de la douane algérienne, scandant des slogans revendiquant des emplois et le développement de la région et dénonçant ”l’état de pauvreté et de marginalisation qu’ils sont en train de vivre”.
Les protestataires ont réclamé la présence d’un responsable du gouvernement provisoire “compte tenu de l’absence de réponse de la part des autorités locales et régionales”. Ils ont menacé de radicaliser leur mouvement au cas où leurs revendications ne sont pas satisfaites.
Une grève générale a été observée, lundi, dans la délégation de Aïn Draham, dans tous les établissements publics et les entreprises économiques, à l’exception de l’hôpital, des pharmacies, des boulangeries et du lycée de la ville. Elle a été organisée en signe de protestation contre l’état “de marginalisation et d’exclusion vécue par la localité”.
Les habitants de la délégation demandent, principalement, le développement et les emplois dans la région, l’amélioration de l’infrastructure, l’aménagement des constructions endommagées par les dernières chutes de neige et les glissements de terrain, la consolidation du pôle touristique de Aïn Draham et la création d’un marché de libre-échange avec l’Algérie.
Des citoyens ont, d’autre part, organisé une marche pacifique qui a parcouru la rue principale de la ville, scandant des slogans appelant le gouvernement provisoire à porter son attention sur le développement dans la région et l’amélioration des conditions de vie. Ils ont fait part de leur mécontentement face à l’extension de la pauvreté et la cherté de la vie, dans une zone où la nature n’est pas clémente.
Par ailleurs, la route principale de la ville et celle menant à la délégation de Fernana ont été fermées à la circulation, au niveau de Aïn Boumarchane. D’autre part, des commerçants ont indiqué à la correspondante de la TAP qu’ils sont contre cette grève “qui leur été imposée en l’absence d’une situation sécuritaire stable”.