A l’occasion d’un débat de haut-niveau sur l’état de l’économie et de la finance mondiales, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé jeudi à créer un nouveau modèle économique pour surmonter la crise qui affecte sévèrement toutes les régions du monde depuis plusieurs années.
« Depuis le début de la crise économique et financière, 200 millions de personnes ont perdu leur emploi et leurs revenus. Dans trop d’endroits, la pauvreté et l’inégalité gagnent du terrain. Les avancées dans le domaine du développement acquises par des efforts considérables sont menacées », a averti Ban Ki-moon dans un discours lors de ce débat thématique à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.
« Considérons les faits : l’ancien modèle ne marche pas. Nous devons créer un nouveau modèle pour une croissance dynamique. Une croissance équitable, une croissance durable qui respecte les limites de notre planète et qui peut bénéficier à cette génération ainsi qu’à celles qui vont suivre », a-t-il ajouté.
M. Ban a rappelé que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 » qui aura lieu au Brésil au mois de juin sera l’occasion d’établir un nouveau paradigme pour la croissance, basé sur des économies stables, des emplois décents et des opportunités pour tous.
« A Rio, nous devons nous mettre d’accord sur un processus pour établir des Objectifs de développement durables qui pourront guider la poursuite des efforts vers les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) après 2015. Des objectifs qui seront le fondement pour une croissance économique respectueuse de la planète et qui favorise l’égalité sociale », a indiqué M. Ban.
« Nous avons besoin d’un cadre pour une production et une consommation plus durable, d’un accord pour éradiquer la faim, et d’une nouvelle dynamique pour assurer l’accès universel à l’eau potable tout en protégeant les ressources rares. Nous devons fournir un effort pour améliorer les conditions de vies dans les villes du monde », a-t-il ajouté.
Le Secrétaire général a identifié les domaines prioritaires qui seront déterminants pour réussir une reprise durable. Premièrement, il faut, selon lui, que les marchés mondiaux ovrent pour tous et non plus simplement pour les élites. Ensuite, il faut maîtriser la volatilité des prix énergétiques et alimentaires et renforcer la résilience des pays face aux chocs financiers. Les marchés financiers devront être encadrés par des règles plus strictes et il faudrait un engagement plus fort pour assurer une plus grande inclusion financière.
En même temps, il ne faut pas que les pays diminuent l’aide au développement, même s’ils luttent pour remettre de l’ordre dans le domaine fiscal, pour éviter de mettre en péril les populations les plus vulnérables de la planète, a souligné M. Ban.
De son côté, le Président de l’Assemblée générale de l’ONU, Nassir Abdulaziz Al-Nasser, a rappelé que les pays en développement ont été les plus durement frappés par la crise alors qu’ils n’en étaient pas responsables.
« Dans tous les pays, les segments vulnérables de la population, les pauvres, ont été les plus affectés par la récession économique en termes de revenu et d’emploi. Aujourd’hui, dans l’esprit de la démocratie, les populations montrent leurs inquiétudes concernant l’économie mondiale. Ils demandent plus de sécurité économique, plus de justice et plus de respect pour l’environnement », a déclaré M. Al-Nasser.
Selon lui, la première priorité doit être de mettre en oere une politique mondiale coordonnée qui sert à placer l’économie mondiale sur le chemin de la croissance et le développement durable. Actuellement, les niveaux de chômage dans le monde sont intolérablement élevés, particulièrement parmi les jeunes.
« Des mesures pour générer de l’emploi productif doivent être mises en place de toute urgence et devraient être accompagnées de politiques de promotion de la protection sociale pour les travailleurs », a précisé M. Al-Nasser.
Parmi les autres intervenants au débat, il y avait le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le Lauréat du prix Nobel et Président de l’Université de Columbia de New York Joseph Stiglitz, et l’ancien chef de la Réserve fédérale américaine, Paul Volker.
Source : Organisation des Nations Unies (ONU)
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