Le Français Richard Robert, qui avait été condamné à perpétuité au Maroc pour son implication dans les attentats de Casablanca du 16 mai 2003, a été transféré en France et écroué en région parisienne, a confirmé mercredi le ministère de la Justice.
En application de la convention franco-marocaine du 10 août 1981 sur le transfèrement des personnes condamnés, Richard Robert a été transféré hier en France, puis écroué dans un établissement pénitentiaire de la région parisienne, a déclaré à l’AFP Bruno Badré, porte-parole du ministère.
Son avocat, Vincent Courcelle-Labrousse, avait annoncé mardi soir ce transfèrement.
Arrivé mardi soir en France, M. Robert a été présenté dans la matinée au parquet de Bobigny, en région parisienne, qui lui a notifié son incarcération, et il a été écroué à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, a-t-on indiqué mercredi après-midi de source judiciaire.
Richard Robert avait été arrêté en juin 2003 au Maroc, dans le cadre d’un vaste coup de filet dans les milieux islamistes après une série d’attentats suicide qui avaient fait le 16 mai plus de 40 morts et une centaine de blessés à Casablanca.
Il avait ensuite été condamné à perpétuité lors d’un procès qui rassemblait une trentaine de coprévenus, a expliqué mercredi son avocat.
Ce procès se tenait dans le contexte des attentats de Casablanca mais n’était pas le procès des attentats, a-t-il dit.
M. Robert était notamment accusé d’avoir constitué dans le nord du Maroc un groupe qui avait des objectifs de déstabilisation du pays, d’avoir préparé un plan terroriste, organisé des réunions ou encore tenu un discours sur le djihad, a poursuivi l’avocat.
Mon client n’a en aucun cas été condamné ni comme auteur ni comme complice des attentats de Casablanca, a-t-il assuré.
Richard Robert devrait désormais demander une adaptation de sa peine, comme l’autorise le code de procédure pénale dans le cas où une peine prononcée à l’étranger est plus rigoureuse que celle prévue pour les mêmes faits par la loi française.
Dans le cas de mon client, la peine prévue en France n’est pas une peine de réclusion criminelle à perpétuité et ne relève pas d’une peine de nature criminelle, a déclaré Me Courcelle-Labrousse, précisant que les faits reprochés à M. Robert étaient en France passibles de dix ans d’emprisonnement.
Né au Chambon-Feugerolles (centre) en 1972, Richard Robert s’était converti à l’islam vers l’âge de 17 ou 18 ans, dans une mosquée turque située à quelques kilomètres du domicile familial. Selon Me Courcelle-Labrousse, il a renoncé à sa conversion en détention dans la prison de Salé, au Maroc: Il condamne la violence armée et les dérives jihadistes.
(Source AFP)
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