Le salafisme en marche en Tunisie ou le tourisme aux 4 S : Sea, sexe, sun & salafisme!

En face, le gouvernement peine. Il semble de plus en plus paralysé bien qu’il multiplie les initiatives. Celles-ci se fracassent contre l’engrenage infernal de régressions, entre autres conséquences des errements d’une nouvelle équipe dirigeante plus soucieuse de s’assurer le pouvoir que d’en stopper les dérives. Désormais, cette équipe est la seule à avoir le pouvoir de les faire cesser. Si le temps joue contre elle, il serait suicidaire, voire criminel pour le pays, d’éviter d’assumer ses responsabilités pour des contingences électorales ou électoralistes.

Le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, estime que le rythme d’investissement en Tunisie “a repris son allure malgré une baisse enregistrée l’an dernier et un déséquilibre observé en 2012 alternant entre stagnation et relance”, mais l’affluence des investisseurs durant cette année ne peut que “confirmer la confiance renouvelée en la destination Tunisie“. Y croit seulement? Ne sait-il pas qu’un peuple qui a faim et qui perd patience se retourne contre ceux pour qui il a voté au risque de plonger à nouveau le pays dans la violence qui plomberait à nouveau tous les efforts de relance économique?

Face à l’inconnu et au danger que représente le salafisme, la légitimité des urnes peut voler en éclats. Les Tunisiens perdent patience et ont besoin que se traduisent en actions les promesses liées à une vie meilleure, hélas trop nombreuses pour être honorées. Les Tunisiens ne redoutent-ils pas de plus en plus l’endoctrinement de leurs enfants que l’absence d’horizons?

Pour en revenir à l’épisode de l’aéroport de Tunis-Carthage, le pays résistera-t-il longtemps à de pareils incidents? La saison touristique qui semble repartir en sera-t-elle impactée? Les touristes venant de l’Algérie voisine (plus d’un million), qui se sont exprimés par les urnes face à l’islamisme politique, viendront-ils après ces images qui leur rappellent trop de mauvais souvenirs?

A l’heure où les opérateurs touristiques retiennent leur souffle, les observateurs avertis sont surpris ou confus par le flottement et les errements de cette Tunisie qui se construit. Si le gouvernement actuel n’est plus que l’ombre de lui-même, l’opposition, elle, se débat dans ses contradictions et petits calculs politiciens, ne parvenant toujours pas à être ni crédible ni audible. Incapable de se réunifier, l’opposition a pourtant une responsabilité énorme à un moment aussi historique. La démocratie n’existe que s’il y a une perspective effective d’alternance. Actuellement, l’opposition ne parvient pas à défendre l’essentiel et apparaît bien éthérée. Loin de se dresser comme une force de propositions, sera-t-elle prête au bon moment à entamer une vraie compétition politique contre le camp d’en face?

Pour le moment, le seul remède contre les dangers du salafisme est d’appliquer la loi contre ceux qui l’enfreignent. Toute les personnes qui prêchent la haine ou la violence sur des bases religieuses ou autres tombent sous le coup de la loi dont l’application stricte dans tous les domaines de la vie publique reste tributaire et en premier lieu de la volonté politique. C’est le respect de la loi qui est le garant du développement économique, du retour des investissements et de la stabilisation de la situation sociale et politique. Reste que parallèlement il faut œuvrer au changement des mentalités et à la prise de conscience des citoyens. Et cela, c’est toute une autre histoire!

Amel Djait

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