Tunisie – Politique – Salafisme- : Hizb Ettahrir, un parti politico-religieux, qui braconne sur les terres d’Ennahdha !

La branche tunisienne du Hizb Ettahrir El Islami a vu le jour au début des années quatre-vingts du siècle précédent grâce au prédicateur Mohamed Chtara, qui a rejoint les rangs de ce parti pendant ses études supérieures en Allemagne.

En janvier 1983, une réunion constituante du Hizb a élu Mohamed Jerbi à la tête de la formation politique naissante. Dont l’objectif majeur était de noyauter en premier lieu les étudiants et les cadres de l’armée nationale. Conformément aux orientations élitistes des pères fondateurs. A l’époque, une revue clandestine «El Califat» a fait son apparition dans les cités universitaires et les mosquées. Afin de pouvoir peser le moment venu. De cimenter les résolutions. De prêcher la bonne parole. D’exalter les courages. De se distinguer. D’attirer des ouailles. De s’affirmer. De faire de la politique à côté de la politique.

La répression n’a pas tardé. Les procès politiques étaient au rendez-vous. Déjà, au temps du Combattant suprême, les services de renseignements ont démantelé des cellules clandestines, mettant sous les verrous une soixantaine de militants, dont certains étaient des officiers de la base militaire aérienne de Sidi Thabet.

Le tribunal militaire a prononcé à leur encontre des verdicts allant jusqu’à 8 ans d’emprisonnement.

Le mois de mars 1990, 228 éléments du Hizb Ettahrir El Islami, accusés de distribuer des tracts dans les mosquées, furent arrêtés et traduits devant les tribunaux. En fait, les procès ont continué tout au long des années 2006, 2007, 2008 et 2009.

Après la révolution de la liberté et de la dignité, en dépit du refus du visa, la direction du parti a continué son bonhomme de chemin. Affiché ses prétentions. Fait les choses les unes après les autres. Présenté un projet de Constitution. Montré une grande capacité de mobilisation. Dans les banlieues pauvres de la capitale. Grâce à des leaders charismatiques comme Ridha Belhaj, porte-parole du Hizb, arabisant diplômé de l’Ecole normale supérieure de Sousse, un mystique missionné, semant comme un laboureur, nouant des liens comme un tisserand, dont l’éloquence n’est pas verbeuse. Pour qui les mots sont des outils. Tantôt armes. Tantôt boucliers.

Imededdine Boulaâba

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