Il y a près de deux mois, Riadh Bettaieb, ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale, a déclaré à une radio privée locale que «le constructeur automobile allemand Volkswagen serait retenu pour développer une industrie automobile en Tunisie» et ajouté que des experts en Investissement direct étranger (IDE) sont actuellement en pourparlers avancés avec le constructeur occidental pour le convaincre des avantages incitatifs que la Tunisie offre à ce type d’investissement.
Le ministre, qui a parlé exclusivement de ce projet, s’est interdit, toutefois, de révéler le nom de la région dans laquelle sera réalisé le projet.
Selon nos investigations et sur la base de déclarations d’hommes d’affaires sfaxiens, la région de Sfax avait manifesté de l’intérêt pour ce projet et fait état de sa disposition à abriter ce grand complexe d’industrie automobile.
Mohamed Frikha (Telnet et Syphax Airlines) et coordinateur de l’initiative «Quel nouvel élan au développement de la région de Sfax dans la Tunisie nouvelle», avait annoncé que la ville de Sfax était candidate pour accueillir le projet.
Conséquence: jusqu’à fin mars 2012, officiels, structures d’appui à l’investissement direct étranger et lobbies sfaxiens ne parlaient que d’un complexe qui serait pris en charge par un constructeur crédible de renommée internationale.
A la mi-avril 2012, survient, pour l’opinion publique, un homme d’affaires sfaxien peu connu, basé à Paris, en l’occurrence, Ahmed Barkia, et annonce, sans crier gare, à la presse, qu’il se propose de construire dans la zone de Dakhan (gouvernorat de Sfax) la première voiture à «100% tunisienne» dénommée “Barkia Africa” et donne d’amples éclairages sur ce projet «surprise».
Ahmed Barkia donne l’impression qu’il n’a pas confiance dans les services du ministère de l’Industrie et qu’il compte sur l’arbitrage de l’opinion publique et du Premier ministre pour faire aboutir son projet.
La société “Wallyscar” a répondu à ses déclarations et a déclaré dans un communiqué adressé à l’agence TAP que «Barkia-Africa», n’est pas la première voiture de fabrication tunisienne. Elle affirme qu’elle est “la première société tunisienne reconnue et enregistrée par la SAE en tant que fabriquant et constructeur automobile tunisien disposant du numéro constructeur 001”. La SAE, basée à Chicago, est le seul organisme mondial habilité à enregistrer les constructeurs automobiles et à leurs fournir leurs numéros de châssis.
Créée en janvier 2006 dans la banlieue de Tunis, “Wallyscar” produit le modèle ‘Izis’ qui est homologué aux normes européennes depuis 2009, selon le communiqué. En Tunisie, “Wallyscar” est reconnue et collabore avec tous les ministères et organismes publics se rattachant à l’industrie, au transport ou au commerce d’automobiles, affirme le communiqué, précisant que “le modèle Izis a été présenté avec succès au Mondial de l’automobile à Paris en Octobre 2008 et y sera de nouveau présenté en octobre 2012. “Wallyscar” n’a jamais eu l’occasion de communiquer en Tunisie, l’Izis étant exporté au Maroc, en France et au Qatar, ce qui explique son manque de notoriété sur la scène médiatique tunisienne a indiqué Omar Guiga, directeur marketing de “Wallyscar”, dans un entretien téléphonique avec l’agence TAP, ajoutant qu’une série limitée de 200 voitures sera commercialisée des juillet 2012 sur le marché tunisien à des prix démarrant à 23900 dinars TTC.
WMC/TAP
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