Les flatulences des dinosaures sauropodes, des herbivores existant il y a 150 millions d’années, auraient été suffisantes par leur production de méthane pour entraîner un réchauffement climatique à l’époque préhistorique, selon une étude publiée lundi aux Etats-Unis.
Ces énormes animaux comme le diplodocus, dont le poids était en moyenne de 20 tonnes, avaient à l’instar des bovins d’aujourd’hui des microbes au sein de leur flore intestinale qui produisaient du méthane dans le processus de fermentation digestive de leur nourriture constituée de végétaux.
Un simple modèle mathématique laisse penser que les micro-organismes qui vivaient dans le système digestif de ces dinosaures sauropodes pourraient avoir produit suffisamment de méthane –un puissant gaz à effet de serre– pour avoir un impact important sur le climat de l’ère du Mésozoïque (-250 millions à -65 millions d’années), explique Dave Wilkinson, de l’Université de Liverpool, et principal auteur de ces travaux parus dans la revue américaine Current Biology datée du 8 mai.
En fait, selon nos calculs, ces dinosaures pourraient avoir produit plus de méthane que toutes les sources modernes naturelles et provenant des activités humaines, souligne le chercheur.
Ces physiologistes ont étudié le méthane produit par une variété d’animaux modernes. Ils en ont tiré des équations mathématiques permettant de prédire la production de ce gaz par les animaux en fonction de leur taille.
Ainsi, en prenant comme référence un dinosaure sauropode de masse moyenne d’environ 20 tonnes, et sachant qu’il en existait à l’époque des dizaines par kilomètre carré, les chercheurs ont calculé que ces animaux produisaient durant leur passage sur Terre quelque 520 millions de tonnes de méthane par an.
Après la disparition des dinosaures et avant l’ère industrielle au XIXe siècle, les émissions de méthane étaient d’environ 200 millions de tonnes par an.
En comparaison, les ruminants modernes produisent de 50 à 100 millions de tonnes de méthane par an, ce qui contribue au réchauffement climatique qui reste aujourd’hui essentiellement dû aux émissions de dioxyde de carbone provenant de la combustion du charbon et des hydrocarbures.
(AFP)
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