Al-Qaradawi appelle à «l’établissement d’un Etat Islamique démocratique en Tunisie»

Cheikh Youssef Al-Qaradawi, président de l’Union internationale des oulémas musulmans a plaidé, jeudi, à Radès en faveur de «l’établissement d’un Etat Islamique démocratique en Tunisie». «Il n’y a aucune contradiction entre l’Islam et la démocratie», a-t-il justifié, précisant que  l’essence de la démocratie est que les gens prennent en charge leurs affaires et que l’on ne leur impose pas un gouvernant».

“je comprends parfaitement les craintes de certains quant de l’établissement d’un Etat islamique», a-t-il lancé, expliquant que «certains pays n’appliquent que certains principes de l’Islam et sont tout à fait loin de la Chariaa».

Devant un auditoire composé de partisans du Mouvement Ennahdha et des sympathisants des courants islamiques, Al- Qaradawi s’est prononcé contre les accusations de mécréance, estimant qu’« il ne faut pas excommunier quiconque de l’Islam, sauf celui qui proclame ouvertement son athéisme».

A cet égard, il a appelé à la consécration de la liberté entre les gens qui, à ses yeux, passe avant l’application de la Chariaa et à établir la justice entre les musulmans et les non-musulmans pour ne pas répandre l’injustice qui engendre le chaos et la corruption».

Pour le président du Mouvement Ennahdha et le Secrétaire général adjoint de l’Union Internationale des oulémas musulmans Rached Ghannouchi, la Tunisie a besoin d’une pensée centriste qui refonde, réhabilite et enracine les valeurs de cohésion et d’union. «Comme ils ont opéré une véritable révolution, les Tunisiens sont habilités à construire un modèle de développement qui s’attache à l’Islam, à la modernité, à la démocratie, à la liberté d’information et de croyance », a-t- il indiqué.

Cheikh Youssef Al-Qaradawi qui se trouve, actuellement, en visite de quatre jours en Tunisie à l’invitation du Mouvement Ennahdha doit animer des rencontres à Tunis, Kairouan, Gabès et Sousse. Il participera aussi dimanche prochain, à Tunis, à une conférence sur « la rénovation d’Al-Fiqh politique et islamique ».

WMC/TAP