– Aussi, l’ADT ne peut-elle, face à cette situation délicate, qu’alerter l’opinion publique et appeler son attention sur les éventuelles conséquences néfastes si cette démarche grave est suivie et ce, pour les raisons suivantes :
1- Les membres du Corps diplomatique, comme tout le peuple tunisien, se sont félicités, suite àla Révolutionde la dignité et de la liberté, de la fin de l’injustice et des décisions arbitraires. En effet, durant des décennies, les diplomates tunisiens ont été privés du droit qui leur revient d’être nommés à la tête des représentations diplomatiques et consulaires, à l’exception de rares cas où certains d’entre eux se sont vus désignés ambassadeurs ou consuls peu avant la retraite et dans des pays fort éloignés comme si c’était un service que leur rendait le régime. Ce dernier, en effet, avait l’habitude de nommer à la tête des ambassades et des consulats des ministres déchus, des gens proches du parti dissout et tous ceux qui ont rendu de « précieux services » à leur bienfaiteur.
2- Le Corps diplomatique tunisien recèle d’un grand nombre de compétences ayant une longue expérience dans l’exercice de leurs fonctions. Elles ont été, en effet, recrutées depuis décennies par le biais de concours nationaux auxquels participent des milliers de maitrisards qui ne sont titularisés qu’à la suite d’une formation de deux ans au sein de l’Institut diplomatique et après avoir pris part à des stages dans des écoles diplomatiques étrangères de renommée, sans oublier l’expérience qu’ils ont acquise au cours de l’exercice de leur fonction àla Centrale comme à l’étranger.
3- Toute nomination de l’extérieur du Corps aboutit à entraver voire à bloquer l’évolution de la carrière professionnelle des diplomates. C’est ce qui se passait sous l’ancien régime qui faisait totalement fi de l’avenir des membres du Corps. Les hautes responsabilités au sein des ambassades et des consulats ne sont en fait qu’un couronnement naturel de la carrière du diplomate qui jouit de dizaines d’années d’expérience et d’une évolution dans les différents grades du Corps.
4-«L’Exception tunisienne » que le monde entier salue actuellement représente, après le succès dela Révolutionde la dignité et de la liberté, une occasion historique pour créer une administration tunisienne neutre au seul service dela Tunisie. Elledoit être étrangère à toute manigance politique et ne doit prendre compte d’aucun quota fixé par aucun parti politique et ce, afin de garantir l’impartialité des institutions de l’État, ce qui constitue le fondement même de tout Etat moderne.
Ainsi, toute désignation venant de l’extérieur du Corps ne pourra aujourd’hui, et dans l’avenir, que reproduire un système autoritaire totalement étranger à la liberté et à la justice que nous recherchons, d’autant plus qu’elle aura inévitablement des conséquences néfastes sur le Corps et sur la carrière professionnelle de ses membres.
Vivela Tunisie, vive la République.
(Source : Communiqué)
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