Comme tous les gouvernements du monde, le gouvernement tunisien actuel est loin d’être «parfait» comme semble le vouloir l’UGTT. On lui reproche, à raison, plusieurs bourdes, déboires et même certaine « incapacité ». Il vogue à l’œil, il dirige à l’heure.
1)- «Les réalisations du gouvernement provisoire ne correspondent pas aux promesses faites lors de la campagne électorale». C’est là l’une des plus grosses démagogies de l’UGTT et autres camps politiques. Embrigadée dans la mentalité du syndicalisme français, la pire au monde comme tout « produit français, l’UGTT veut le lait, le beurre et leur prix tout en tuant la vache. C’est hypocrite et malhonnête.
2)- «Les réalisations du gouvernement provisoire … ne répondent pas aux attentes et aux aspirations des différentes catégories sociales et ne sont pas à la hauteur des énormes sacrifices consentis par les Tunisiens». Autre altération et mensonge. Il est facile de lancer des slogans vagues, flous et éludés. Ce slogan n’a de sens que si on comprend que «aspirations des différentes catégories sociales» signifie «réalisation des demandes et ultimatums de l’UGTT elle-même », ce qui ne représente nullement «les aspirations des différentes catégories sociales». Il est clair que l’UGTT veut ou bien couler le bateau ou bien que le gouvernement soit son organe exécutif. Personne ne veut que l’UGTT, ou tout autre syndicat, gouverne le pays « derrière les cookies ». L’expérience de 1962-1953 est toujours dans la mémoire des Tunisiens. Les syndicalistes sont tous pourris plus puants que les Trabelsi, Ben Ali, RCD et bourguibistes réunis. Le passage de Tayeb Baccouche au gouvernement a rendu le ministère de l’Education propriété privée de l’UGTT et tout le monde a vu le résultat. Partout dans le monde, le pays a coulé chaque fois qu’un syndicat y est arrivé au pouvoir.
3)- «le gouvernement a choisi d’entretenir avec les différentes composantes de la société civile et les catégories sociales des rapports qui nourrissent l’incertitude quant à l’avenir du pays». Cette attitude du gouvernement est logique puisqu’il s’est retrouvé avant même sa composition « au pavillon des cancéreux » et qu’il ne tient pas les rênes du pays. Chaque corps de métier, chaque parti, chaque organisation et chaque syndicat sont devenus des entités indépendantes ne défendant que le corporatisme au service des ambitions personnelles. Quant à l’avenir du pays, il est amplement connu tant que les syndicats et les anarchistes de «gauche», de «droite» et de «centre» sèment la pagaille et arrêtent la production. On ne peut demander des droits sans faire ses devoirs. L’UGTT est le premier responsable de la détérioration du climat socio-économique du pays.
4)- «Au lieu d’établir des relations de confiance et de dévoiler la vérité …». Pour être crédible, il faut commencer par soi. Quelle « vérité » a dévoilé l’UGTT sinon son opportunisme, ses malversations et ses magouilles politicardes ?
5)- « »Le voici qui s’attaque, une autre fois, au secteur de l’information, appelant à la privatisation des médias publics, ignorant, toutefois, les agressions verbales et matérielles perpétrées contre les journalistes. Bien pire que ça, il va jusqu’à justifier ces agressions », peut-on encore lire dans ce communiqué». Le secteur de l’information est une tumeur maligne en Tunisie et ce ne sont pas le SNJT et la «haute instance» de je ne sais quoi qui vont l’assainir, au contraire. Si personne ne veut que l’information et le journalisme soient entre les mains de l’Etat, personne ne veut qu’il soit entre les mains de Hamrouni, Kéfi et acolytes.
Le vrai problème c’est qu’aussi bien le gouvernement que l’UGTT et les partis politiques, aucun d’eux ne peut prétendre parler au nom du «peuple» ni dire qu’il «connaît les aspirations des catégories sociales». La raison en est qu’aucun d’eux n’est en contact avec le peuple. Alors, l’UGTT est loin d’avoir le droit de donner des leçons. Quant aux agressions, il faut les condamner toutes d’où qu’elles viennent car si les agressions du gouvernement et de certains endoctrinés sont visibles, celles de l’UGTT, de la «gauche» et des soi-disant «démocrates» sont plus pernicieuses, plus dangereuses et surtout plus nombreuses. L’UGTT qui veut se présenter en victime ou en défenseur de la liberté et de la démocratie ne trompera personne d’autre que ses démagogues et ses milices.
6)- «le gouvernement crie, de temps à autre, au complot qui se trame pour le faire tomber dans des tentatives successives de jouer le rôle de la victime». Le « complot le faire tomber le gouvernement » est une réalité établie par les faits. Maintes fois, Hamma Hammami a dit : « nous voulons faire tomber le gouvernement », « si nous avions une assise populaire nous aurions fait tomber le gouvernement. Il ne parle pas en l’air : il a essayé, il essaie toujours. Des « syndicalistes » ont crié : «nous voulons mettre à genou le gouvernement». Les syndicats par les grèves tournantes, les sit-in quotidiens, les demandes extravagantes ne font que comploter contre le pays. Ne parlons des laïcs francisés de l’intérieur et surtout les immigrés qui noircissent l’image du pays par une propagande bien orchestrée tout en mensonge, aidés en cela par un lobby français, Si l’UGTT ne voit rien c’est qu’elle est partie prenante du « complot », ou alors aveugle.
Ce communiqué n’apporte rien de nouveau, c’est la litanie habituelle. Mais comment le comprendre et où le placer sachant que l’UGTT et Ennahdha vont manifester ensemble demain 1er mai ? L’UGTT est-elle enfin arrivée à convaincre Ennahdha d’en faire son allié comme Bourgiba et Ben Ali ? Ou est-ce Ennahdha qui amadoue la pieuvre nocive pour arriver au même résultat ? Une « coalition » UGTT-Ennahdha, ou tout autre parti est le pire qui puisse arriver au pays : adieu démocratie.
J’ai comme le pressentiment que le 1er mai sera gâché non par Ennahdha et les « salafistes » mais bien par l’UGTT et d’autres partis.
Un certain Chokri Belaïd a lui aussi fait sortir son «communiqué» qui prévient «d’un complot qui se trame pour le 1er mai». Selon les services secrets du chef du « Watad » (Mouvement des patriotes démocrates), le ministère de l’Intérieur, ou du moins certains de ses « hauts cadres » auraient programmé une action. D’après Hercule Poirot, toujours, ces hauts cadres habilleraient des agents et des civils de «tee-shirts imprimés du logo d’Al Watad (parti de H. P. et du PCOT (parti de Hamma Hammami) pour une guerre entre les manifestants de l’avenue Habib Bourguiba (UGTT-Ennahdha), et ceux de l’avenue Mohamed V (UTT). Ainsi, si le 9 avril fête na tonale a eu son écho, que fera t-on pour une fête « internationale » gâchée en Tunisie, par qui ? Par le gouvernement et/ou les «salafistes » !
Le tiers du ministère de l’Intérieur est contre le changement et antipatriotique, c’est une gangrène. Que des langoustes de ce ministère veulent «faire tomber le gouvernement», rien de nouveau ni de surprenant. Mais, il est tellement étrange que ce Watad et l’UGTT publient simultanément leurs «communiqués». Ainsi, ils peuvent eux-mêmes semer l’anarchie et obliger les agents de sécurité à refaire le 9 avril tout en faisant porter le chapeau au gouvernement. C’est ce double-jeu des syndicats, de la «gauche», des «démocrates» et des «bourguibistes» que les médias camouflent, ignorent et défendent même, et c’est là le crime impardonnable des journalistes.
Commentaire de Amad Salem à l’article A la veille de la Fête du travail : L’UGTT accuse…