Je salue la lucidité et le courage républicains du Docteur Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui a pris ses distances avec les appels au vote Hollande dans certaines mosquées vendredi dernier, en rappelant qu’il serait « dommageable pour la communauté musulmane de France que l’intrusion des institutions religieuses musulmanes dans le débat électoral puisse être la porte ouverte à l’émergence d’un islam “politique” ».
En revanche, je regrette que des responsables musulmans aient cru bon de transformer des lieux de culte en tribunes partisanes en appelant explicitement à voter pour le candidat du PS. Cette initiative très marginale, qui est loin de concerner l’ensemble des citoyens de confession musulmane, méritait d’être dénoncée. Dalil Boubakeur a eu raison de rappeler les dangers d’une instrumentalisation politique de la religion.
En France, les religions peuvent contribuer utilement au discernement des citoyens à l’occasion des élections mais il n’y a pas de place pour un vote communautariste. Avec Nicolas Sarkozy, nous restons très vigilants et combattifs face au risque de dérives communautaristes, alors que François Hollande multiplie les ambiguïtés.