9 membres du PDP ont gelé leurs activités au sein de leur parti d’adoption et à leur tête Mohamed El Hamdi, président du groupe à la constituante en signe de protestations contre les dépassements perpétrés par le leadership PDP lors du cinquième congrès tenu à Sousse.
Mahmoud Baroudi, membre du PDP a déclaré lors d’une interview accordée au journal le Maghreb, que le comité d’organisation des élections a « éliminé des noms de candidats de la liste adversaire de celle de Maya Jeribi ». Grave, lorsque le peuple attend des partis d’opposition, de la transparence et le respect des valeurs et de l’éthique démocratiques.
Maya Jeribi, petit être menu et fragile qui émouvait et émeut encore le peuple tunisien par ses airs sincères et sa combattivité qui coupe avec son apparence physique, serait d’après des témoins au parti PDP, « une femme aux mains de fer dans des gants de velours ». Et sa phrase titré au journal cité plus haut : « C’est moi qui est la Secrétaire générale et pas Néjib Chebbi » confirme une force de caractère, une ambition et une volonté indéfectibles d’aller de l’avant et de bien remplir sa chaise aujourd’hui au « Hizb Al Jomhouri » et qui sait peut être au pouvoir.
Leurs contestataires reprocheraient aux membres du bureau exécutif le fait de vouloir monopoliser les décisions, de ne pas vouloir laisser percer les jeunes talents et les compétences qui voulaient réformer le parti et lui assurer plus d’efficience et d’impact dans ses actions. D’où la naissance du courant réformiste au sein du PDP et conduit par Mohamed Hamdi, Elyes Derouiche,Mehdi Belgharbia, Mahmoud Baroudi, Mahmoud Smaoui et d’autres qui se sont beaucoup investis dans l’ex PDP en tenant en veilleuse leurs ambitions personnelles et en cherchant l’intérêt du parti et surtout celui du pays.
Le rapport financier n’a pas été distribué aux congressistes, dimanche dernier, il a été présenté oralement ce qui a surpris les présents qui s’attendaient à plus de rigueur et plus de transparence de la part d’un parti d’opposition. « 1,3 MDT de déficit » c’est énorme, d’autant plus que personne n’est au courant de la manière dont ont été dépensées les 3 autres MDT…
Avant le 14 janvier, le PDP n’avait pas plus de 400 membres, après le 14, ils sont devenus des milliers parce qu’ils avaient confiance dans les qualités de ses dirigeants qui ont résisté à l’oppression de Ben Ali.
Malheureusement la déception a très vite fait place à l’euphorie d’appartenir à un parti « racé ». Les réflexes des « fondateurs » seraient plutôt dans le refus de toute critique, remise en cause de leurs décisions ou appel à revoir leurs positions. Ils sont « incritiquables ». Après tout, ils ont été maltraités par l’ancien régime, emprisonnés ou martyrisés… Ceci justifierait-il que tous les nouveaux doivent être des béni oui oui et approuver tout ce qui sort de leurs bouches sacrées de militants de première heure?
Car ça serait un signe d’intelligence que de s’ouvrir sur les autres, de doter le parti de compétences et de valeurs sûres et non pas sécuriser le terrain en imposant au comité central près de 11 Chabbi et selon des témoins proches, les alliées incontournables de Maya et co?
Il serait peut être utile que la nouvelle secrétaire générale du « hizb Al Joumhouri » rassure ses adhérents et ses nouveaux alliés sur sa démarche démocratique pour ce qui est de la gestion du nouveau parti. Car c’est parce que le PDP et d’autres partis d’opposition n’ont pas su offrir l’alternative au peuple tunisien, que nous avons supporté le joug de Ben Ali pendant 23 ans et que nous avons eu des résultats aussi déséquilibrés lors des dernières élections.
Laisser entrer de nouveaux joueurs dans l’arène politique et leur permettre d’exercer leurs talents, savoir et imagination insufflera peut être un sang nouveau dans une communauté politique qui refuse de se renouveler pour garder ses prérogatives de « vieille première ».
Amel Belhadj Ali
Lire aussi :
Naissance du « Parti Républicain », Maya Jribi secrétaire général
Congrès PDP : Les porteurs de nouvelles visions écartés?
Le Congrès du PDP adopte à l’unanimité la motion de fusion